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Le Mexique engagé dans une lente convalescence

Après un été noir, les TO désespèrent de voir les ventes reprendre. Les partenaires aériens adaptent leurs plans de vol. L’OT, quant à lui, essaie la méthode Coué, mais reste dépendant des décisions de Mexico.

Le Mexique a beau s’être débarrassé du virus de la grippe A/H1N1, son tourisme reste un malade lent à soigner. Pour les voyagistes français, l’été a même tourné à la catastrophe. « Nos ventes ont baissé d’au moins 50 % par rapport à 2008 confirme Armelle Le Scaon, la directrice de production de Vacances Transat. Les retards de réservation sont énormes, et jusqu’à il y a une dizaine de jours, la situation n’évoluait pas. Depuis, il semble qu’une légère tendance à la reprise s’amorce. » Le constat dressé par les compagnies aériennes n’est pas meilleur. XL, qui fut la première à reprendre ses rotations vers Cancún après la suspension des vols au mois de mai, a perdu dans cette affaire entre 1 et 1,5 ME depuis avril. « Sur les deux vols que nous proposons chaque semaine, nous en remplissons à peine un et demi, ce qui représente 100 000 E de pertes par vol, s’inquiète Bernard-Xavier Spokojny, son directeur de la communication et du marketing. Et encore, c’est parce que nous récupérons les clients d’autres compagnies. » À commencer par ceux de Corsairfly, qui multiplie les annulations de départs, faute de remplissage. AeroMexico, de son côté, pourrait bien tenter de se positionner aussi sur Cancún, principale porte d’entrée des touristes français dans le pays, et a commencé à approcher les TO, qu’il faudra toutefois convaincre de supporter une escale à Mexico. Pourquoi s’accrocher, alors ? « Nous avons un historique sur cette destination, et nous restons solides », répond Bernard-Xavier Spokojny. Pourtant, XL devrait choisir, dans les prochains jours, de passer à un seul vol hebdomadaire jusqu’à fin décembre, en accord avec les TO engagés.

DES SUPPRESSIONS DE TAXES ATTENDUES

Mais réduction de voilure ne veut pas dire désengagement. « Le Mexique est notre troisième plus grosse destination, donc pas question de baisser la garde, appuie aussi Armelle Le Scaon. Nous voulons être présents le jour où ça repartira. » Personne ne doute que ce redémarrage finira par se produire. « Nos prévisions ne sont pas catastrophiques », affirme Armelle Le Scaon. « Le pays est un classique », renchérit Renée González de la Lama, la directrice adjointe du Conseil de promotion touristique du Mexique en France. Déjà, assure-t-elle, les chiffres de fréquentation des Français montrent qu’après une chute de 76 % en mai par rapport au même mois en 2008, le retard n’était plus que de 15 % en juillet. « Mais il s’agit d’une clientèle qui ne passe pas par les TO », continue Renée González de la Lama. Et sur les sept premiers mois de l’année, le recul du nombre de touristes français s’établit à 16,4 % : à peine pire que les – 14,4 % enregistrés au niveau international et bien mieux que les – 31,7 % du marché espagnol. Reste que le spectre de la grippe semble toujours présent dans l’esprit des voyageurs hexagonaux. « La faute aux médias, qui continuent d’en faire trop, accuse la directrice adjointe de l’OT, et au Ceto, qui a sur-réagi au début de la crise. » Quant aux reproches de certains, dénonçant l’inaction de l’OT, elle s’en étonne. Certes, reconnaît-elle, « la campagne de relance institutionnelle n’a pas été présentée au bon moment, mais c’est Mexico qui nous a imposé cette période de début juillet. » Des décisions qui commencent à agacer les professionnels français. « Le gouvernement mexicain doit prendre conscience que nous avons besoin d’un véritable coup de main, par exemple en supprimant pendant quelque temps les taxes d’aéroport », martèle Bernard-Xavier Spokojny. Et l’OT d’en appeler, réciproquement, à la solidarité des voyagistes.

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