Le Meurice revisite le siècle des Lumières

Le palace parisien, emblème de l’art de vivre à la française, a offert un lifting à 60 de ses chambres. Pour cette délicate mission, Franka Holtmann a fait appel à Charles Jouffre. Le célèbre tapissier, auquel on doit notamment les décors du grand foyer de l’Opéra Garnier, a suivi à la lettre le mot d’ordre de la directrice du Meurice : « Tout changer, en ne changeant rien. » Pari réussi, car si l’héritage du XVIIIe siècle se retrouve à travers les étoffes, les boiseries et le mobilier, l’esprit du palace a gagné en modernité. Les couleurs, parfois trop appuyées, et l’omniprésence de tapisseries ont été remplacées par des tissus ton sur ton dans des harmonies pastel, inspirées des tableaux de Ingres. Dans chaque suite, des chinoiseries se mêlent au mobilier classique, repeint dans des couleurs poudrées ou mates, rehaussé d’argent à la place du traditionnel bronze. Mais les détails font le raffinement : galons dorés à l’ancienne sur les coussins, plaids de lits en cachemire de chez Holland et Sherry brodés de fil d’or et d’argent… Mention spéciale pour la moquette, qui a demandé plus de trois mois de travail. Elle possède deux tons de taupe violine, avec un motif arabesque très XVIIIe siècle. Le Meurice devrait rénover l’intégralité de ses chambres et suites dans les deux ans à venir.