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Le groupe Thomas Cook en grande difficulté

Après des pertes colossales au premier semestre, le voyagiste britannique doit vendre sa compagnie aérienne et réduire sa dette pour sortir la tête de l’eau.

Les affaires vont très mal pour le groupe Thomas Cook, qui annonce une perte record au premier semestre, évaluée à 1,5 milliard de livres sterling (ou 1,7 milliard d’euros). Des mauvais résultats sanctionnés immédiatement sur les places financières puisque les actions du groupe ont chuté de plus de 30% vendredi, à Londres, après l’annonce de cette contre-performance. La capitalisation financière de Thomas Cook ne dépasse plus les 200 millions de livres (230 millions d’euros).

Contraint de réagir, notamment pour répondre à l’inquiétude grandissante de ses clients sur les réseaux sociaux selon The Financial Times, le voyagiste a engagé plusieurs opérations de redressement. Thomas Cook a ainsi annoncé la fermeture de 21 agences de voyages, affectant plus de 300 emplois. Le groupe va également réduire les effectifs de son siège social à Peterborough, tout en poursuivant d’autres pistes.

Vendre la compagnie pour ouvrir des hôtels

Le groupe mise par exemple sur la vente de sa compagnie aérienne, rentable, pour effacer sa dette, estimée à 1,2 milliard de dollars. Néanmoins, sa position de « vendeur forcé » devrait affaiblir sa marge de négociation auprès des différents acquéreurs potentiels, parmi lesquels Lufthansa. En dégageant des liquidités, Thomas Cook voudrait accélérer son développement dans l’hôtellerie, en passant son nombre d’hôtels en marques propres de 200 à 250 et en exploitant 30% d’entre eux (contre 15% actuellement). L’activité hôtelière, jugée plus rémunératrice qu’une activité de voyagiste généraliste, lui permettrait en effet de mieux maîtriser ses coûts, et d’améliorer ses marges.

Thomas Cook paie autant les fusions avec MyTravel (2007) et avec Co-Operative Travel (2011), que le contexte global défavorable aux voyagistes traditionnels outre-Manche. Confrontés à une météo exceptionnellement chaude en 2017, ils doivent maintenant composer avec la réticence des consommateurs à réserver des vacances en Europe en raison du Brexit, la hausse des coûts du carburant, de la surcapacité du marché et de la concurrence des nouveaux acteurs du numérique.

L’année dernière, Thomas Cook a réalisé un exercice jugé « décevant ». Malgré la hausse de son chiffre d’affaires à 9,6 milliards de livres (+6%), le groupe accusait une perte nette de 163 millions de livres (183 millions d’euros), contre un bénéfice de 9 millions de livres un an plus tôt.

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