Le Brésil sous les feux de la rampe
Brésil, Brésils, le programme de l’Année du Brésil en France, se veut multiculturel, créatif et festif. Une épatante campagne de publicité pour ce grand pays dont le potentiel reste à découvrir !
L’année du Brésil en France démarrera en mars et s’étalera jusqu’en décembre. Le programme se décline en trois temps : des expositions culturelles rappelant les racines du Brésil, des concerts et des défilés de chars témoignant de sa Vérité tropicale aujourd’hui, et une présence forte de la création contemporaine illustrera l’avenir. Parce qu’il n’y a pas un mais des Brésils, la manifestation s’intitule Brésil, Brésils, précisent les organisateurs (www.bresilbresils.org). Les professionnels du tourisme applaudissent des deux mains. Enfin l’occasion de parler autrement du pays qu’en déplorant les attaques de touristes à Rio, espère un chef de produit.
Nous allons communiquer sur la diversité du Brésil, former les professionnels et profiter de l’élan de la manifestation pour marquer les esprits, promet Flavia Mal-kine, responsable de l’office de tourisme Embratur, qui vient de rouvrir à Paris après… 19 ans d’absence. Des opérations spectaculaires sont prévues, mais il y aura aussi des actions de fond, à l’instar de workshops pour les agences, organisés à bord de bateaux brésiliens, dans différents ports français. Flavia Malkine souligne que sa mission s’inscrit dans la politique de redéploiement d’Embratur, en Europe et à New York. La création, en 2003, d’un ministère du Tourisme en charge de la politique du secteur, permet en effet à l’office du tourisme de se recentrer sur sa mission première, la promotion de la destination.
Le marché français tiré par le trafic affaires
Le Brésil ambitionne d’accueillir 9 millions de touristes en 2007, contre 4,6 millions en 2004 (+15 % par rapport à 2003 mais en retrait par rapport à 2000, année record avec 5,3 millions de visiteurs). Considérant que le carnaval de Rio est capable d’attirer, en l’espace d’une courte semaine, 300 000 étrangers (dont 100 000 Américains, sur un total de 770 000 spectateurs cette année), force est de reconnaître que le potentiel du Brésil reste à exploiter ! A condition que les capacités d’accueil et, plus encore aériennes, soient au rendez-vous. Le marché français, encore modeste, se développe régulièrement, tiré notamment par le trafic affaires : 225 000 voyageurs en 2003, 240 000 en 2004 (estimations), 270 000 espérés cette année. Mais les voyagistes assurent qu’il pourrait progresser beaucoup plus rapidement, s’il n’était pas si difficile de trouver des places d’avion. Pourtant les capacités augmentent.
Des voyagistes qui misent sur la régionalisation
Si Varig et TAM volent uniquement vers São Paulo, d’autres compagnies ajoutent des fréquences ou des escales : Air France vers Rio, TAP vers six villes différentes, Air Europa vers Salvador… En hiver, un vol spécial de Star Airlines achemine aussi les clients du Club Med, de Jet tours et de Marsans vers Salvador. Confrontés au casse-tête des vols intérieurs dans le cadre des circuits classiques, toujours plébiscités, les TO estiment d’ailleurs que c’est la régionalisation qui permettra un réel décollage (le Brésil est grand comme 17 fois la France !).
Le Nordeste, porté par l’aura de Salvador, pourrait être l’un des premiers bénéficiaires de ce découpage, certains acteurs régionaux mettant les bouchées doubles pour attirer la clientèle française. La station balnéaire de Costa de Sauipe vient ainsi d’ouvrir une représentation à Paris (confiée à Interface Tourism), et accueillera le prochain Championnat des vendeurs de L’Echo touristique, en mars, tandis que l’on prête des projets à Etapes Nouvelles du côté de Fortaleza…
