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Laurent Hequily : « Avec Okahina, nous pouvons créer une destination surf sur n’importe quel plan d’eau »

Une vague de surf artificielle éco-responsable et démontable, loin de l’océan ? C’est ce que propose Okahina Wave. Entretien avec Laurent Héquily, le fondateur de Waveriding Solution, et créateur d’Okahina Wave, qui pourrait bien révolutionner l’offre proposée dans les bases de loisirs et autres espaces aquatiques.

L’Echo touristique : Okahina Wave, de quoi s’agit-il ?

Laurent Hequily : Okahina, c’est une vague artificielle mais aussi des destinations surf que nous construisons et opérons pour le compte de nos clients. Chaque projet d’installation a ses propres spécificités. Nous nous installons, pour une période d’environ 25 ans, principalement en zone urbaine ou péri-urbaine. Notre technologie, développée dans notre laboratoire près d’Orlyet avec le Cluster MECA à Nantes, s’adapte à un grand nombre de plans d’eau existants tels que d’anciennes carrières. Et, si possible, loin des spots naturels de surf déjà existants.

Pourquoi cette volonté ?

Laurent Hequily : Parce que les spots d’Okahina s’adressent, avant tout, aux habitants et aux touristes de proximité. Nous voulons aider à la démocratisation de la pratique du surf en la rendant accessible partout en France. Rien qu’en Île-de-France, nous comptons douze bases de loisirs. Le potentiel est réel. Avec Okahina, on pourra surfer sur des vagues de différents types, convenant aux débutants et aux confirmés, à moins d’une heure de route de chez soi. Les jeunes surfeurs, qui n’ont pas l’océan à côté d’eux, n’ont ainsi plus à traverser le pays pour trouver de belles vagues. Cela évite également l’engorgement des spots naturels populaires, comme ceux de la côte basque. Et c’est un équipement qui renforce considérablement l’attractivité d’une structure.

Le projet est déjà prêt ou est encore en développement ?

Laurent Hequily : Nous avons terminé la phase de conception. Notre technologie est prête, brevetée, et soutenue par de nombreux acteurs du secteur, comme la Fédération française de surf, ou le label Solar Impulse, qui nous a classé parmi les 1 000 solutions qui pourront changer le monde. Le frein n’est plus technologique. Désormais, nous devons convaincre tous ces acteurs que c’est possible, techniquement, de créer une destination surf dans les terres, sans impact négatif sur l’environnement. Avec Okahina Wave, pas d’artificialisation des sols, pas besoin de béton ou d’eau potable à filtrer et à traiter et enfin un faible besoin en énergie, aucun terrassement, aucune infrastructure définitive sur le plan d’eau et ses alentours. Au contraire, nous trouvons, pour chaque projet, des moyens d’avoir un impact positif sur le lieu investi. Parfois, nous installons par exemple des nurseries à poissons, pour qu’ils grandissent à l’abri de leurs prédateurs. Donc nous ne construisons pas seulement un équipement récréatif, mais nous avons une approche systémique qui nous permet de rendre son installation positive pour son environnement.

Des projets d’installation sont déjà signés ? Avec quels types de structure ?

Laurent Hequily : Nous avons déjà trois projets signés. Le plus avancé est celui signé avec le département de la Vienne sur la technopôle du Futuroscope, qui doit ouvrir ses portes au printemps prochain. Ça vient ajouter une offre de loisirs complémentaire au parc, à son futur parc aquatique, et autres attractions présentes sur le site, comme le simulateur Zéro Gravity. Il s’agit du petit modèle de notre concept de 40 mètres de diamètre. L’idée, c’est que les visiteurs du Futuroscope puissent venir s’essayer au surf… mais aussi les habitants et les travailleurs de la technopôle, qui pourront surfer avant ou après le travail, ou même sur leur pause déjeuner. Un spot signé avec la région Ile de France sera également créé sur la base de loisirs de Vaires-Torcy, en Seine et Marne, en 2024. Et, enfin, la troisième destination sera installée à la Plaine des Loisirs des Dagueys, en Gironde, avec la ville de Libourne.

Le site du Futuroscope ouvrira ses portes au printemps 2023.
© DEIS/Waveriding Solutions

C’est un concept qui peut aussi s’adapter aux besoins d’un opérateur 100% privé ?

Laurent Hequily : Nous discutons en effet avec certains grands noms du secteur, que je ne peux malheureusement pas dévoiler. Nous avons également des discussions en Espagne, aux Etats-Unis, au Moyen-Orient… Comme je le disais précédemment, notre technologie s’adapte facilement à n’importe quel plan d’eau existant. Et, en ce qui concerne le surf, le levier du désir est très puissant. C’est un sport qui s’accompagne d’un imaginaire de nature, de sensations, de paysages grandioses, d’une culture cool et rafraîchissante. C’est un équipement qui peut donc intéresser beaucoup de professionnels du tourisme et du loisirs. D’autant plus qu’il n’est pas irréversible : la construction et le démontage de l’infrastructure ne prend que quelques semaines, et ne laisse aucune trace sur l’environnement. Si la promesse n’est pas tenue, alors, nous pourrons faire marche arrière.

On pourra donc, bientôt, surfer partout ?

Laurent Hequily : Le plus dur était de lancer le premier projet. Le département de la Vienne, pour le projet au Futuroscope, a été le premier à nous soutenir. Nous avons eu de la chance, car il nous a mis le pied à l’étrier. Nous sommes convaincus qu’après son inauguration, cela va créer un appel d’air. Mais avoir ce premier site comme vitrine va nous servir. Parce qu’on ne construit pas un drone ou une nouvelle application digitale : notre infrastructure coûte plusieurs millions d’euros (en fonction de la taille de la structure et des aménagements choisis, NDLR), et pour savoir si elle marche, il fallait s’y frotter une fois.

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