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La Tunisie dans le dilemme des promotions

Le mal est profond et la reprise beaucoup plus lente que prévu. Les tour-opérateurs poursuivent leurs actions promotionnelles mais évitent, à quelques exceptions près, le bradage. En espérant une éclaircie pour l’été.

Le 8 février, lors du déplacement à Tunis de la délégation de voyagistes français pour préparer la relance, un consensus s’était fait jour pour éviter le bradage. « Ce serait un mauvais service à rendre à la destination », estimait Georges Colson, président du Syndicat national des agents de voyages (Snav). Denis Wathier, président de Thomas Cook France prévenait toutefois : « On descendra [les prix, ndlr], jusqu’à ce que ça reparte. » Deux mois plus tard, ce n’est pas reparti et Thomas Cook France continue de sortir l’artillerie lourde (à partir de 209 E par personne la semaine en tout compris avec l’offre Pack et Go valable jusqu’en octobre pour toute réservation avant le 18 avril) quand, même Marmara a levé le pied stoppant comme prévu, fin mars, son opération Un séjour acheté, un offert. « Nous sommes toujours offensifs mais avec des réductions moindres, de l’ordre de 30 % jusqu’en juin », commente Florian Vighier, directeur général de Marmara. « Le mal est plus profond qu’anticipé. J’avais parié sur une reprise en deux-trois mois, ce n’est pas le cas. Il y a une vraie défiance pour le monde musulman. Il faut donc continuer à animer le marché. Mais baisser les prix de 50 %, ce n’est pas tenable sur le long terme. » En mars, grâce à l’opération « Un acheté, un offert », le voyagiste a maintenu ses volumes par rapport à mars 2010, soit 8 000 clients. Au détriment de ses marges, diminuées de moitié. « Déjà à 500 E, on ne gagne pas grand-chose, poursuit Florian Vighier, sachant qu’il faut compter 250 E d’aérien, 200 E de terrestre et y ajouter les commissions agences. L’offre à moitié prix était notre investissement pour le soutien de la destination, et cela nous a permis de revenir à des réservations à -50 % sinon ce serait pire aujourd’hui. Mais sauf à étrangler les hôteliers, ce n’est pas envisageable sur toute la saison. ». À l’exception notable de Thomas Cook donc, qui amortit sans doute une partie de ses pertes grâce à des coûts de distribution moindres, les voyagistes sont dans la même logique de limitation des promotions.

« DES PROMOTIONS LIGHT DE 20 % À 30 % »

« Nous testons des offres familles avec Amplitravel, explique Patrice Caradec, président de Transat France. Mais en jouant sur les tarifs enfants, nous ne déprécions pas le prix adulte et ne mettons pas la pression sur les hôteliers, qui finiraient par se retrouver avec des salariés exploités et en grève. Nous divisons par deux nos capacités plutôt que de brader à moitié prix, en sacrifiant forcément la qualité. Nous sommes conservateurs avec des promotions light, de l’ordre de 20 % à 30 %. » Fram s’en tient à cette proportion, sans opération choc mais en ajustant au fur et à mesure ses offres, sans toucher pour l’instant aux prix de l’été. « Quand les yeux des clients sont fermés et leurs oreilles bouchées, inutile de casser les prix », argumente Raouf Ben Slimane, président-directeur général de Thalasso N°1, qui parie sur la réassurance et des prestations supplémentaires (cures offertes pour les séjours en 5*). « Les hôteliers qui accepteront de brader seront de toutes les façons éliminés naturellement », prédit-il.

En attendant, les voyagistes espèrent que juillet et août sonneront la reprise. « Nos clubs en Espagne, Sardaigne, Grèce sont déjà quasi complets. Les clients n’auront d’autre choix que d’aller en Tunisie », se rassure Florian Vighier. Aux prix souhaités par les voyagistes ?

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