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La Thaïlande très affaiblie par la crise

Avec l’évacuation des aéroports de Bangkok par les manifestants antigouvernementaux, promise pour mercredi 3 décembre, la situation devait lentement se normaliser. Mais le tourisme risque de souffrir durablement.

Bangkok est-elle en fête ? Ce 5 décembre, les Thaïlandais célèbrent l’anniversaire de leur roi, auquel ils vouent une véritable passion. L’événement prend cette année un relief particulier. Il se déroule quelques jours seulement après l’annonce de la fin de la crise politique qui secoue le pays depuis plus de six mois, et d’un blocus des aéroports de la capitale qui, pendant une semaine, a transformé plusieurs centaines de milliers de touristes en véritables prisonniers.

UNE FACTURE DÉJÀ SALÉE POUR LES TO

Décidée mardi par les responsables des manifestants, après l’arrêt de la Cour constitutionnelle thaïlandaise dissolvant le parti au pouvoir, l’évacuation des deux aéroports de la capitale devait être effective mercredi matin. Un accord avec l’autorité en charge des aéroports de Thaïlande prévoyait même une reprise du trafic dans les 24 heures, soit dès mercredi, si les conditions techniques étaient réunies. Les compagnies aériennes restaient toutefois prudentes, estimant que de nombreuses vérifications, notamment de sécurité, seraient nécessaires avant la relance des opérations. Air France, notamment, comptait poursuivre au moins jusqu’au jeudi 4 décembre son programme de rapatriement des passagers via l’aéroport de Phuket uniquement.

La situation ne devrait donc pas revenir à la normale avant plusieurs jours dans le pays. En attendant, les tour-opérateurs restent contraints de trouver des solutions de rapatriement de fortune pour leurs clients, jonglant avec les aéroports et les compagnies. « On n’a jamais connu de telle crise, reconnaissait mardi Jacky Pilo, PDG de Voyageurs Associés. Tout le monde craque. » Après une semaine de blocage, la facture était déjà salée pour les TO, dont beaucoup ont accusé les autorités françaises de ne pas mettre la main au portefeuille. Entre l’hébergement hôtelier (partiellement pris en charge par le gouvernement thaïlandais), les transferts par la route des passagers vers leurs aéroports de départ ou les billets d’avion supplémentaires à acheter, les frais se chiffrent en milliers d’euros. Le gouvernement français a toutefois affrété, en début de semaine, un Boeing 747 de Corsairfly afin de rapatrier vers Paris-CDG, mercredi, 582 touristes français et européens.

Mais au-delà du casse-tête opérationnel de ces derniers jours, la crise thaïlandaise pourrait avoir, à court et à moyen termes, de sérieuses conséquences sur l’activité touristique dans le pays. Si la sécurité des étrangers n’a jamais été menacée, ces événements nuisent au minimum à la fiabilité de la destination. « La Thaïlande est un pays bizarre, où l’activité repart toujours très vite, nuance Jacky Pilo. Mais je pense qu’il va quand même y avoir un gros coup de blues pendant une période. Si les professionnels locaux du tourisme veulent sauver leur saison, il va falloir qu’ils mettent le paquet en termes de baisse des prix. On attend des gestes énormes de leur part. » En l’absence de nouveaux soubresauts, la reprise des vols devrait permettre au pays d’accueillir ses visiteurs durant les fêtes de fin d’année. Mardi soir, le ministère français des Affaires étrangères continuait toutefois de déconseiller « formellement » de se rendre en Thaïlande avant tout retour complet à la normale.

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