La ministre Marina Ferrari prend position sur Atout France et les locations saisonnières
La nouvelle ministre déléguée à l’Economie du tourisme Marina Ferrari était aux Rencontres nationales d’ADN Tourisme ce matin, à Troyes. Sa deuxième sortie « officielle » depuis sa nomination, après son déplacement à Strasbourg.
En plénière, face aux 400 congressistes du réseau ADN Tourisme réunis à Troyes (Aube), Marina Ferrari a évoqué les trois dossiers qui sont sur son « bureau » : Atout France, l’héritage des Jeux olympiques avec les JO 2030 en perspective, et le sommet Destination France.
Atout France : quels moyens mobiliser ?
Justement, quand sera nommé le nouveau ou la nouvelle DG d’Atout France. Quelle refonte de l’organisme de promotion de la destination France est envisagée ? C’est la première et double question que nous avons posée à la ministre déléguée à l’Economie du tourisme, lors d’un micro tendu à la presse à Troyes (vidéo en fin d’article).
« J’arrive sur le portefeuille. Première chose, je vais écouter, concerter, rapidement », a-t-elle répondu à L’Echo touristique. Il faut que j’aie une idée claire du dossier et des attentes du secteur vis-à-vis des missions d’Atout France. » Et de poursuivre sur la nécessité d’adaptation « dans toutes les structures ».
« On vient d’avoir les Jeux olympiques avec une attractivité fantastique. Faut-il encore mobiliser beaucoup de moyens sur l’attractivité au sein d’Atout France, alors qu’on a eu cette vitrine sur laquelle on peut continuer ? Je ne sais pas, j’interroge », a ajouté Marina Ferrari.
Locations saisonnières : le choix des « bons élèves »
Autre sujet d’importance, le projet de loi sur les locations saisonnières, avorté en raison de la dissolution. Va-t-il repartir à zéro ou sur les bases définies au printemps ?
« Ce qui avait été convenu à l’époque – j’avais beaucoup travaillé sur ce projet de loi – ( …) c’est que les conclusions du rapport devaient peut-être servir de base de travail, » nous a-t-elle répondu.
« Ma position, c’est qu’il faut peut-être faire attention à ce qui se passe sur notre territoire en matière d’hébergements et de qualité de l’offre d’hébergements. Pour ma part, j’ai défendu – je ne changerai pas sur le sujet – l’idée de différenciation entre les meublés classés de tourisme ». Ces « bons élèves » « qui font des efforts pour monter en gamme. Je continuerai de défendre cette position. Il appartiendra au Premier ministre et au gouvernement de nous dire si nous remettons les choses sur la table ».
Des enjeux axés sur la destination France
Marina Ferrari n’est pas une novice en matière de tourisme, et elle en a fait la démonstration à Troyes face à ADN et ses 1200 organismes adhérents. Et ce, en rappelant son attachement au « travail de terrain ».
L’élue d’Aix-les-Bains et ancienne vice-présidente du département de la Savoie a énuméré les enjeux du secteur du tourisme, très axés sur la destination France. A commencer par la durabilité, l’accès aux vacances, l’emploi et la formation, l’inclusion (tourisme et handicap), les investissements, le digital, le développement territorial du tourisme et la gestion des flux. Histoire de « lutter contre les phénomènes de surfréquentation que nous pouvons connaître dans certains territoires – on entend beaucoup parler aujourd’hui du mot surtourisme ». Sans oublier l’envie d’augmenter les recettes par touriste étranger en France, nettement inférieures à celles de la destination Espagne.
Rendre les vacances accessibles aux jeunes
Sur le volet social, le gouvernement promet de s’attaquer aux 40% de non-partants en vacances. Un pourcentage qui reste figé depuis au moins 20 ans…
« Il faut que nous arrivions à rendre les vacances accessibles aux Français. Et que nous ne négligions pas l’importance de la clientèle domestique. Je pense notamment aux jeunes, aux enfants, et à tout ce qui concerne la politique de développement des centres de vacances ou des classes de découverte. »
A n’en pas douter, l’avenir des stations de montagne fera également partie des dossiers des prochains mois. Avec une transition à orchestrer. « Nous partageons un territoire de montagne avec le Premier ministre (Michel Barnier). Nous savons ce que nous devons à l’économie du tourisme », a rappelé la députée de Savoie. Le tourisme représente 51% du PIB « de notre département ».
« Laissez les territoires s’organiser »
En plénière, Philippe Pichery, président du département de l’Aube, a profité des Rencontres nationales d’ADN Tourisme pour « passer un message » à la nouvelle ministre déléguée. « On évoque souvent les lois de décentralisation, a-t-il souligné. La compétence tourisme est aujourd’hui partagée, il faut maintenir ce schéma (…). Laissez les territoires s’organiser et leur énergie se déployer, cela fonctionne bien. »
La ministre s’est engagée à respecter cet écosystème local, départemental, régional, et donc implicitement à ne pas prendre le « lead » depuis son fief de Bercy. ADN représente « un acteur incontournable » de par son maillage et ses différentes « strates », a-t-elle insisté.