La Guadeloupe ne se laisse pas abattre
Le tremblement de terre qui a touché l’île le 21 novembre a épargné les structures touristiques. Les Antilles poursuivent donc leur campagne de séduction pour relancer la fréquentation.
Le tremblement de terre qui a secoué la Guadeloupe le 21 novembre a surpris tout le monde. Depuis quelques jours, de fortes pluies s’étaient certes abattues sur l’archipel. De mémoire de Guadeloupéen, on avait même rarement vu cela, mais rien ne laissait pour autant supposer l’imminence d’un séisme.
Pourtant, la sismicité dans la région n’est pas une nouveauté. L’arc des Petites Antilles, qui regroupe une quinzaine de volcans actifs, dont la Soufrière (en Guadeloupe) et la Montagne Pelée (en Martinique), est une zone à haut risque. On finit par l’oublier, parce que ces terres touristiques n’ont pas connu d’éruptions ou de séismes dramatiques depuis bien des années. Le dernier grave tremblement de terre à avoir touché la Guadeloupe remonte à 1843 (1 500 morts, 2 200 blessés) et aucune manifestation importante n’a eu lieu au cours du xxe siècle. L’Observatoire volcanologique de la Soufrière détecte cependant en moyenne 490 séismes régionaux (dont l’épicentre se situe à moins de 450 km) par an, dont la plupart ont une magnitude inférieure à 4 sur l’échelle de Richter. Le tremblement de terre du 21 novembre, qui a frappé l’extrême sud de Basse-Terre et Terre-de-Bas, l’une des deux îles de l’archipel des Saintes, causant la mort d’une fillette et provoquant de gros dégâts matériels, peut donc être considéré comme un séisme fort.
Aucun client n’a demandé à être rapatrié
Si des secousses ont continué d’être enregistrées dans les 24 heures qui ont suivi, Grande Terre (où se concentre l’essentiel des installations touristiques) n’a subi que peu de dommages. L’aéroport de Pointe-à-Pitre a continué de fonctionner normalement, et les hôtels de Saint-François et du Gosier ont surtout subi les désagréments liés aux fortes précipitations, lesquelles ont provoqué coupures de courant et inondations dans les rues. Aucun de nos 200 clients sur place n’a demandé à être rapatrié, témoigne Gérard la Rocca, PDG de Tourinter. Et Fram, Nouvelles Frontières ou Exotismes ont constaté le même sang-froid.
Reste à souhaiter que les caprices de la nature ne refroidissent pas les ardeurs de touristes qui semblent avoir retrouvé le goût des Antilles françaises après deux années de désaffection (les ventes de forfaits des TO membres du Ceto ont baissé de 23,6 % en 2003). Si l’on en croit les voyagistes, les ventes ont en effet retrouvé une courbe ascendante. Fram est de nouveau en positif, Tourinter annonce une envolée de 20 % par rapport à l’année dernière. Chez Nouvelles Frontières, qui avait moins souffert que ses confrères, la tendance est également à la hausse. Tout comme chez Exotismes (+40 %). Le développement des formules en tout compris, notamment dans notre Paladien Manganao en Guadeloupe, a porté ses fruits, remarque Christian Rochette, directeur de la communication du groupe NF. Les Antilles étaient passées de mode. Mais nous sommes certainement à la fin de ce cycle défavorable, ajoute Gérard la Rocca.
Il faut dire aussi que les Antilles françaises font de louables efforts pour renouveler leur image, axant leur communication sur la découverte. Les voyagistes relaient cela en brochure avec des pass aventure (Exotismes) ou des circuits multiactivité (NF). Le Comité des îles de la Guadeloupe est d’ailleurs actuellement en pleine campagne sur le thème les îles de toutes les découvertes. Jusqu’à la fin de l’année, affichage et spots radio (avec Laurent Voulzy) vantent les beautés de l’archipel. Le tremblement de terre ne remet pas en cause ce plan média.
