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La Guadeloupe hypothèque sa saison touristique

Quinze jours de grève générale et de blocage total n’ont pas contribué à redorer l’image touristique de l’archipel qui tablait pourtant sur un bel hiver. Les TO craignent déjà que la saison d’été soit compromise et appellent à une campagne de promotion.

A u 3 février, le soufflé guadeloupéen n’était pas complètement retombé, mais une éclaircie se dessinait, laissant espérer une sortie de crise pour la fin de la semaine. En grève depuis le 19 janvier, les gérants des stations-service annonçaient, en effet, une reprise du travail après un accord négocié avec Yves Jégo, secrétaire d’État à l’outre-mer, sur place depuis le 1er février. Celui-ci estimait, à l’unisson du Comité régional du tourisme (CRT), que « la totalité de l’essence serait à nouveau distribuée dans des conditions normales ». Un gage de retour à la normale même si la grève générale contre « la vie chère » était toujours d’actualité. « La bonne nouvelle, c’est que les personnels des hôtels vont pouvoir rejoindre leurs établissements et les livraisons s’effectuer de nouveau », note Christophe Perot, président de Tourinter. Un vrai soulagement pour les TO, car si les avions ont continué d’atterrir et de décoller normalement, le service hôtelier n’était plus assuré, les transferts devenaient compliqués et les déplacements en voiture de location extrêmement réduits. Le risque d’une contagion à la Martinique planait en revanche toujours en début de semaine, avec un appel des principales organisations syndicales à une grève générale à partir du 5 février. « D’ici là, on espère que monsieur Jégo aura fait des propositions », remarque Christophe Perot, qui déplore que le gouvernement ne soit pas intervenu plus tôt pour dénouer cette crise. « En tant que TO parmi les leaders sur la destination, j’ai multiplié les courriers, jusqu’à la présidence de la République, pour alerter sur la gravité de la situation et les enjeux touristiques. Nous étions nous-mêmes en cellule de crise dès le 24 janvier. J’attends toujours un coup de fil de notre ministère de tutelle ! » Comme ses confrères, et notamment Exotismes, n° 1 en vente de forfaits, Tourinter a géré au cas par cas les dossiers. Peu d’annulations ont été enregistrées.

DE NOMBREUX REPORTS ONT ÉTÉ NÉGOCIÉS

En revanche, il a fallu négocier de nombreux reports, quelque 350 en une semaine chez Tourinter, en général de dates mais aussi de destinations pour les clients qui acceptaient, par exemple, de régler un supplément vers l’île Maurice. « Une vraie galère au quotidien », mais la communication a, semble-t-il, bien fonctionné entre voyagistes et agences, très solidaires, et qui ont fait le maximum pour rassurer et reprotéger leurs clients. « Il faut saluer aussi les trois compagnies aériennes qui ont parfaitement joué le jeu », explique Christope Perot. Air France, comme Air Caraïbes et Corsairfly ont accepté des reports de date sans frais ni pénalité. Corsairfly prend ainsi en compte toutes les modifications jusqu’au 9 février avec un dernier retour le 30 juin. Même souplesse commerciale chez Air Caraïbes et Air France. S’ils ont bien négocié cette crise, les TO restent inquiets pour l’avenir. « Nous sommes en pleine haute saison et l’impact est forcément négatif », note Didier Sylvestre, directeur commercial d’Exostimes. « Cela ruine tous les efforts de promotion que nous avons faits encore cet automne. » Les ventes étaient d’ailleurs en forte progression par rapport à l’an dernier, +40 % en prise de réservations sur l’ensemble de l’année commerciale chez Tourinter. « Sans effort de promotion de la part des autorités, la saison d’été est massacrée », prédit Christophe Perot. Un handicap de plus pour les Antilles françaises déjà à la peine en 2008 sur le marché français avec des ventes de forfaits, via les TO du Ceto, en recul de 25,4 %.

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