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La Corse attise la concurrence, le transmanche est en souffrance

Avis de mer agitée pour les ferries . Au sud, l’insolente croissance du marché est à l’origine d’une âpre bataille entre compagnies. Au nord, au contraire, la baisse du trafic fait tanguer le secteur.

Est-ce la croissance, apparemment sans limite, du trafic entre Corse et continent qui attise les rivalités ? La bataille entre compagnies maritimes desservant l’île de Beauté depuis les ports français s’est, en tous cas, soudainement intensifiée ces dernières semaines. Au coeur du conflit, les conditions de la concurrence entre transporteurs. Car, même si le marché s’est encore développé en 2009 (+ 7,2 % de passagers français par rapport 2008, soit un total de 3 millions), c’est Corsica Ferries qui, une nouvelle fois, en a le plus profité, accroissant sa part de marché au détriment de la SNCM et de la CMN-La Méridionale. Résultat : Corsica Ferries a réalisé 62 % du trafic l’an dernier et monte encore en puissance en 2010 avec 750 000 places supplémentaires. La SNCM, elle, réplique en mettant en vente 500 000 sièges de plus. Mais il faudra aussi compter, à partir du 1er avril, avec un nouveau challenger : l’italienne Moby Lines, qui lance une ligne Toulon-Bastia et annonce des prix d’appel inférieurs de 20 % à ceux de Corsica Ferries. Elle espère capter 200 000 passagers dès 2010.

UN MARCHÉ MOINS DYNAMIQUE

Le marché des liaisons transmanche ne connaît pas quant à lui un tel dynamisme. Le trafic passagers entre la France et les îles britannique et irlandaise a reculé l’an dernier de 6 % par rapport à 2008. La faute, essentiellement, à la clientèle britannique, que la faiblesse de la livre sterling face à l’euro et la crise économique ont poussé à rester chez elle. SeaFrance, compagnie la plus en difficulté, qui a échappé de justesse au dépôt de bilan au prix d’un douloureux plan social, n’a transporté que 3,1 millions de passagers l’an dernier, soit 17,4 % de moins qu’en 2008. Un recul qui a fait les affaires de P et O sur le très convoité détroit du Pas-de-Calais : au global, sur l’ensemble de ses lignes (France, Royaume-Uni, Belgique), la compagnie a enregistré en 2009 une baisse de 1,8 % du nombre de passagers, mais elle a gagné en part de marché sur le segment Calais-Douvres. Norfolkline, de son côté, dont le trafic passagers a progressé de 10 % toutes lignes confondues (France, Belgique, Royaume-Uni et Irlande), vient d’être racheté par le groupe danois DFDS, plus gros opérateur de ferries en Europe du Nord, qui pourrait ainsi chercher à développer son activité transmanche. Dans cette bataille pour la conquête du détroit calaisien, LD Lines a moins de chance : le transporteur a dû mettre un terme, au bout de cinq mois seulement, à ses rotations entre Dieppe et Douvres, faute de remplissages. La compagnie mise donc davantage sur sa ligne Le Havre-Portsmouth, sur laquelle elle positionnera, fin 2010 ou début 2011, un bateau flambant neuf. Elle se montre plus prudente vers l’Irlande, laissant pour l’instant Celtic Link Ferries opérer seule la route Cherbourg-Rosslare, pour éviter une guerre des prix. Un accord commercial a toutefois été conclu entre les deux opérateurs, Celtic Link utilisant en contrat d’affrètement un navire de LD Lines.

UN DÉVELOPPEMENT VERS L’ESPAGNE

Quant à Brittany Ferries, dont le trafic a reculé de 6 % en 2009, elle poursuit son développement vers l’Espagne, avec le lancement de la ligne Cherbourg-Portsmouth-Santander opérée sur un bateau tout juste sorti des chantiers. La compagnie vise une croissance passagers de 5 % sur le marché français en 2010.

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