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L’Île Maurice fait mieux que prévu

Les réservations de l’automne faisaient craindre une saison noire. Mais les Français restent manifestement fidèles à la destination. TO et hôteliers limitent la casse grâce aux ventes de dernière minute.

« La claque va être énorme, avait lâché René-Marc Chikli, le président du Centre d’étude des tour-opérateurs (Ceto), en novembre. Tous nos membres nous annoncent des chiffres catastrophiques. » Avec une baisse de 20 à 30 % des réservations par rapport à l’année précédente, l’Île Maurice était promise à un hiver dantesque. Et puis les ventes de dernière minute sont passées par là. Les hôteliers et voyagistes parlent même d’une explosion de l’« ultra last-minute », à moins de 7 jours du départ. « Chaque semaine, nous enregistrons deux à quatre dossiers pour des départs dans les 48 heures », commente avec étonnement Carol Peyre, directrice de Beachcombers Tours. Et les voyages de noces n’échappent pas à la tendance : « Les réservations arrivent seulement trois mois à l’avance, contre huit auparavant », constate ainsi Catherine Charroux, directrice de Beaux Songes. La multiplication des offres promotionnelles fournit évidemment une explication. « Les hôteliers mauriciens ont fait preuve d’une grande réactivité, explique Gilbert Cisneros, PDG d’Exotismes. Dès l’été dernier, lorsqu’on a commencé à voir que la tendance sur l’hiver n’était pas bonne, ils se sont ajustés en termes de prix, avec des baisses atteignant 20 à 30 %. » Mais tout le monde ne semble pas apprécier ces opérations. « Certains de nos concurrents ont cassé les prix plus que de raison, estime Alexandre Espitalier-Noël, directeur des ventes et du marketing pour la France, le Benelux et l’Europe du sud chez Sun Resorts. Pour notre part, nous n’avons pas touché à nos tarifs de base, afin de préserver l’image haut de gamme de nos produits, mais nous avons offert des prestations gratuites : les déjeuners ou la gratuité pour deux enfants dans la chambre des parents. » Sur le constat, en tout cas, tous se rejoignent : la saison est pour l’instant bien meilleure que prévue. Dans l’ensemble, les baisses de fréquentation n’ont pas dépassé les 10 % depuis l’automne sur le marché français. « Seul le mois de février est vraiment en retard », analyse Carol Peyre : – 11 % en chiffre d’affaires et – 9 % en nombre de passagers sur l’ensemble des destinations de Beachcombers Tours (80 % de l’activité du voyagiste étant concentrée sur l’Île Maurice).

SURFER SUR LA CRISE GUADELOUPÉENNE

Promotions et autres opérations commerciales obligent, les paniers moyens, et donc les chiffres d’affaires, seront évidemment en baisse durant toute l’année. Mais en pleine crise, la France devrait asseoir encore davantage sa place de premier marché émetteur. L’an dernier, 260 000 touristes hexagonaux s’y sont rendus (c’est plus du quart du total des arrivées touristiques), soit 8,3 % de plus qu’en 2007, contre seulement 2,6 % de hausse de l’ensemble des arrivées touristiques. Alors que sur d’autres marchés européens, notamment au Royaume-Uni, le coup de frein est violent, tout le monde semble décidé à redoubler d’efforts en France. L’autorité mauricienne de promotion du tourisme a ainsi lancé, début février, une série de campagnes de promotion sur Internet et à la télévision. Mais surtout, elle a décidé de « surfer », sans la nommer directement, sur la crise guadeloupéenne en acceptant d’accueillir sans passeport les Français souhaitant modifier leur destination de voyage. Un dispositif mis en place jusqu’au 31 mars, mais qui pourrait à terme être étendu et prolongé sur une ou plusieurs années. Chez Exotismes, depuis le début de la grève en Guadeloupe, plus de 700 clients ont choisi de remplacer leur voyage dans l’île antillaise par un séjour à Maurice.

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