L’empreinte de l’idéologie sur les capitales
Utopies monstrueuses ou rêves inhumains, les idéologies ont laissé, souvent comme de grands squats, la carcasse de leurs projets. Des curiosités boudées ou boycottées par les circuits.
BERLIN-NUREMBERG : GERMANIA RASÉE
De Germania (le Berlin à croix gammée projeté par Hitler), seuls quelques bâtiments ont échappé aux bombes, comme l’ex-aéroport de Tempelhof, les immeubles à jardins alentours, ou le site des Jeux olympiques de 1936. À Nuremberg, la fameuse tribune du Zeppelinfeld et le Deutsches Stadion ont vu défiler, tous les deux ans, les supporters du régime nazi dans l’attente de l’inauguration du colisée de la Kongresshalle… qui n’a jamais servi.
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MOSCOU : VLADIMIR ET LES VISOTKI
Le visotok (pluriel visotki), c’est ce fameux gratte-ciel stalinien à degrés, inspiré du… Municipal Building de Manhattan ! Il y en a sept (Varsovie et Riga en ont un aussi). Autres phares moscovites, le tombeau de Lénine, la bibliothèque homonyme et le Métro Lénine de l’Ordre du Drapeau rouge de son nom officiel avec ses stations, véritables palais souterrains, emblématiques de l’art du réalisme socialiste. Les ex-capitales soviétiques et des Républiques soeurs, de Kiev à Berlin, sont bien dotées aussi.
Chez Amslav, Fram, Jet tours, Kuoni, Inexco-Les Routes de l’Est, Salaün…
ROME-MILAN : DE L’ART ET DU FAISCEAU
Issu du futurisme et de l’Art déco, le style mussolinien a été servi par les meilleurs artistes pour fixer dans le marbre et le travertin l’idéal dominateur du régime : à Rome, le Foro Italico et le complexe colossal de l’Eur ; à Milan, la gare centrale et la Piazza del Duomo. Hors d’Italie, on peut aussi voir des bâtiments très connotés dans les villes conquises, telles Tripoli, Rhodes ou Port-Saïd. À voir en antithèse : l’urbanisme paternaliste de l’industriel antifasciste Adriano Olivetti, à Ivrée (Piémont).
Chez Donatello, Autrement l’Italie, Fram, Go Voyages, Jet tours, Salaün, Transeurope, Europauli/Visit Europe
PORTUGAL : LA GARE SALAZAR
Le portugais suave, c’est le style architectural du Estado Novo (l’État nouveau du dictateur Salazar). De 1932 à 1974, il a célébré la grandeur, mais aussi l’humilité populaire. Le Monument des Découvertes est de tous les tours de Lisbonne – dont les places Pombal et de Londres sont à voir. Il y a aussi la cité universitaire de Coïmbra, mais chaque gare, poste, école, estalagem du Portugal, du Cap-Vert ou du Mozambique, a ce style, qui reprend, couleurs, frises, tics et techniques de toute l’architecture nationale.
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BUCAREST… SED LEX
Sous la dure loi de Ceausescu, un quart de Bucarest a été rasé pour construire le Palais du Peuple en marbre. Il se visite, et c’est tout le quartier alentour qui remonte à cette époque. Les musées sont encore imprégnés de l’idéologie destructrice de ce régime qui imposait sa loi. Au nord de la ville, se dresse aussi le gratte-ciel stalinien de la télé roumaine.
Chez Amslav, Go Voyages, Inexco-Les Routes de l’Est, Marsans…
BRASILIA : NIEMEYER NI PIRE
Brasilia devait être le modèle du Brésil futur, généreux et socialiste. Ce n’est plus qu’une mégalopole administrative et… un formidable musée de la ville idéale d’un élève de Le Corbusier : Oscar Niemeyer. À Belo Horizonte (Minas Gerais), l’architecte avait édifié une église, aujourd’hui désaffectée, et une salle de danse à la piste défoncée comme des pavés !
Chez Clio, Comptoir, Jetset/Equinoxiales, Marsans, Terre Brésil…
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