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L’Arménie veut cultiver l’amitié française

Alors que s’ouvre l’année de l’Arménie en France, le petit pays du Caucase veut profiter de ce coup de projecteur pour attirer la clientèle française.

Bien que le mont Ararat (le refuge de l’arche de Noé) soit situé de l’autre côté de la frontière, en Turquie, la vue sur ce site mythique depuis le monastère de Khor Virap est une des images fortes de l’Arménie. Couvert à 80 % de montagnes, ce pays d’Asie centrale coincé entre la Turquie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan et l’Iran, mais chrétien depuis 301, a dû faire montre d’une résistance à toute épreuve tout au long de son histoire tumultueuse. Même si les blessures du génocide de 1915 sont toujours vives et son indépendance encore neuve (1991), l’Arménie veut aujourd’hui aller de l’avant.

Pour preuve l’année de l’Arménie en France, qui vient de démarrer, et le voyage organisé en octobre par le courtier aérien Air Partner, qui a permis à 150 personnes de faire connaissance avec ce pays méconnu. Grand comme la Belgique, l’Arménie a gardé de sa très ancienne conversion au christianisme un patrimoine architectural unique, dont les monastères de Gochavank, Khor Virap et bien sûr Etchmiadzine, siège du patriarcat de l’Eglise arménienne. Nichés dans d’extraordinaires paysages montagneux (comme celui qui ceinture le lac Sevan, perché à 1 900 m d’altitude), ils sont les atouts maîtres du pays.

La capitale Erevan, encore marquée par une architecture très soviétique, retrouve pour sa part peu à peu un style plus traditionnel, notamment sur la Place de la République. La population branchée de la ville se donne aussi rendez-vous rue Abovian, dont les boutiques de luxe et les jolies terrasses de café ont investi des immeubles du XIXe siècle. Autre incontournable : l’avenue Mesrop Machtots, qui mène droit au Maténadaran, un institut de livres anciens, qui présente plusieurs ouvrages enluminés (dont certains remontent aux premiers temps de la chrétienté).

Convaincre les TO

Pour accueillir les touristes espérés, Erevan commence à s’équiper. Marriott, qui a repris l’ancien hôtel Armenia (226 chambres), est présent depuis quatre ans. Golden Tulip (104 chambres) et Congress Hotels (126 chambres) sont arrivés plus récemment. Accor n’a pas encore sauté le pas, mais semble de plus en plus intéressé.

Reste à convaincre les TO, car si l’Arménie est programmée par quelques voyagistes culturels (Clio, Assinter, Découvrir, Ikhar), elle est plus confidentielle voire absente dans les brochures des généralistes et autres spécialistes, même si STI Voyages et Voyageurs du monde se sont récemment lancés. Nouvelles Frontières a quant à lui programmé l’été dernier un circuit d’une semaine, avec trois dates de départ. Devant le succès remporté, le TO a déjà prévu d’étoffer son offre l’été prochain. Jet Tours serait aussi intéressé.

Jusqu’à maintenant, le manque d’infrastructures hôtelières en dehors d’Erevan obligeait les voyagistes à faire des circuits en étoile qui revenaient dans la capitale chaque soir, ce qui n’était pas pratique, explique Léon Bagdassarian, PDG de Saberatours, l’un des rares spécialistes de la destination en France. L’ouverture de nouveaux établissements dans le nord et autour du lac Sevan permet à présent de concevoir des produits plus élaborés, poursuit-il.

Bien sûr, l’Etat arménien ne dispose pas de ressources financières très importantes pour développer le tourisme et multiplier les opérations de communication. Mais il peut compter sur le retour progressif des Arméniens exilés qui investissent de plus en plus dans le pays et constituent des voyageurs potentiels. D’autant que du côté aérien, l’offre est satisfaisante, avec Air France (3 vols directs par semaine au départ de CDG) et la compagnie nationale Armavia (2 fréquences par semaine). Sans oublier les vols de Lufthansa, Austrian Airlines et CSA, via leurs hubs respectifs.

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