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L’Afrique de l’Ouest cherche sa place

« La deuxième édition du Sitho s’est déroulée à Ouagadougou en octobre. Ce salon du tourisme est une première en Afrique de l’Ouest, qui manquait d’une « vitrine » pour valoriser ses atouts. »

Entre le fameux Fespaco, dédié au cinéma, et le Siao, vitrine de l’artisanat régional, le Burkina Faso s’est forgé une belle réputation en matière d’organisation de foires d’envergure internationale. Désormais, il faudra compter avec le Sitho, le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou. Après une première édition confidentielle, ses promoteurs ont battu le rappel des opérateurs européens, invités à participer à la deuxième édition, qui s’est tenue en octobre. Des voyagistes d’aventure, comme Acabao, Explorator ou Zig Zag, mais aussi Club Med/Jet tours ou Tourisme et Développement solidaires ont répondu présents. Soit, au total, une douzaine de visiteurs étrangers, très choyés.

Les espoirs d’une région qui fait figure de parent pauvre

Le Sitho affiche une vocation régionale et des délégations des pays voisins (Niger, Mali, Bénin, Togo et même Côte-d’Ivoire) étaient présents pour exposer leurs produits. Leurs stands cohabitaient avec ceux des acteurs locaux, agences de voyages et réceptifs, hôteliers et parcs animaliers… Bien en vue, le groupe Accor jouait la carte d’une présence régionale, avec des commerciaux venus du Mali ou de Côte-d’Ivoire. Autre vedette, Point Afrique, qui prépare le lancement de Point Air, une compagnie low cost interrégionale.

Le Sitho entend s’inspirer de l’Indaba (en Afrique du Sud), où les tour-opérateurs rencontrent en un lieu unique des prestataires venus de toute l’Afrique australe. Mais le salon de Ouagadougou est également ouvert au grand public, afin de sensibiliser les populations locales à l’importance stratégique du secteur. Pour l’heure, le bébé Sitho, comme le nomme le ministre du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo, est une opération toutefois bien plus modeste qu’Indaba, mais elle porte en elle les espoirs d’une région qui fait figure de parent pauvre du tourisme international. En marge du salon, des tables rondes ont d’ailleurs permis d’échanger points de vue et, parfois, doléances.

De fait, l’Afrique de l’Ouest, à l’exception du Sénégal (et dans une moindre mesure du Mali, porté par son peuple Dogon superstar), est peu présente dans les brochures des TO. Avec 230 000 visiteurs en 2004, le Burkina Faso se positionne au quatrième rang des arrivées régionales, mais accueille pour l’essentiel des voyageurs d’affaires. Les vrais touristes sont encore rares, estimés à quelques milliers d’individus tout au plus. Méconnaissance du terrain, manque de promotion, problème d’accès aérien, faiblesse des infrastructures, se justifient les voyagistes français, avec un refrain bien connu. Nous avons laissé passer beaucoup de temps, reconnaissent les institutionnels, mais en Afrique, tout est prioritaire….

L’Afrique de la brousse et des petits villages

Aujourd’hui, la volonté semble enfin là, en dépit de budgets serrés. Soulignant que le Burkina Faso a beaucoup investi récemment dans la valorisation de ses sites et de ses infrastructures, Isidore Nabaloum, président du comité d’organisation du Sitho, estime que les éléments sont enfin réunis pour permettre un développement du tourisme. Un développement maîtrisé, respectueux de l’environnement et des populations, assure-t-il.

Ce positionnement correspond au potentiel du pays, aux paysages certes agréables mais pas renversants. Le voyageur s’y invite avant tout pour rencontrer une Afrique chaleureuse, mythique et authentique, l’Afrique des petits villages et de la brousse, à l’accueil inimitable et aux cultures vivaces. De retour d’un rapide – mais très efficace – post-tour, les TO étaient d’ailleurs sous le charme : Le Burkina, c’est sympa, on reviendra ! » ont-ils promis… Cela suffira-t-il pour que le pays trouve sa place dans leurs catalogues ?

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