Kuala Lumpur

Dès l’aérogare, j’ai senti le choc… Comme pour Claude Nougaro à New York, l’arrivée dans l’aéroport de Kuala Lumpur est déconcertante. Dessinée par un Japonais, la plus grande plateforme d’Asie du Sud-Est brille de marbre blanc, de verrières et de structures en métal sur des milliers d’hectares, cernés par une forêt tropicale. Un accueil à l’ambiance manga qui fait qu’ensuite, prendre le métro dans l’aéroport, même pour récupérer ses bagages, paraît presque naturel ! A 70 km de là, le centre-ville fait son show de gratte-ciel, dans une chaleur moite. Si l’on a déjà une idée sur la question, cela coupe tout de même le souffle de se retrouver au pied des célèbres tours jumelles Petronas (452 mètres d’acier et de verre arrondis) reliées par une passerelle. Oui, Kuala Lumpur est une ville où les buildings, enseignes et hôtels de luxe poussent comme des champignons. Mais cet univers futuriste vit aussi en osmose avec un autre monde, composé d’anciennes bâtisses coloniales ou à l’architecture maure, de plans d’eau et parcs tranquilles, de petites échoppes et marchés populaires aux effluves épicées. Cet heureux mélange se poursuit dans les rues proprettes bordées de palmiers : Malaises coiffées d’un voile coloré, Chinois à la fine silhouette et familles indiennes aux saris étincelants vont et viennent, rendant toujours le sourire. Trois communautés principales qui font la Malaisie, et dont les différentes religions réussissent à cohabiter, au sein d’un Etat lui-même islamique. A Chinatown, la rue Jalan Bandar résume assez bien cet esprit : sur quelques mètres, on croise une mosquée toute blanche coincée entre deux magasins à la devanture délabrée, un temple taoïste rouge et or noyé dans les volutes des bâtons d’encens et, sur le trottoir d’en face, un temple hindou, surmonté d’une pagode aux tons pastel…