Juin meurtrier
« C’est chaque année la même chose : le mois de juin est traditionnellement meurtrier, peut-être le plus difficile de l’année pour les tour-opérateurs. Les ingrédients sont connus : en attendant les vacances d’été, les départs tournent au ralenti, alors même que les TO disposent de stocks importants. Car pour obtenir de meilleurs tarifs auprès des compagnies aériennes, ils affrètent des avions d’avril à octobre, y compris en juin…
C’est chaque année la même chose : le mois de juin est traditionnellement meurtrier, peut-être le plus difficile de l’année pour les tour-opérateurs. Les ingrédients sont connus : en attendant les vacances d’été, les départs tournent au ralenti, alors même que les TO disposent de stocks importants. Car pour obtenir de meilleurs tarifs auprès des compagnies aériennes, ils affrètent des avions d’avril à octobre, y compris en juin…
Du coup, les promotions fleurissent pour soutenir les ventes, même si les voyagistes ont intégré ce phénomène depuis longtemps. Les prix d’appel de leurs brochures correspondent d’ailleurs généralement à cette période creuse. Mais cette année risque d’être encore plus délicate. D’abord parce qu’après un calendrier 2005 pour les patrons (les 1er et 8 mai tombaient un dimanche !), les Français ont retrouvé cette année la joie des longs ponts, et ont déjà consommé une partie de leur budget loisirs. Surtout, la Coupe du monde de football pourrait fausser un peu plus la donne.
Difficile d’évaluer l’impact de l’événement. Pour l’heure, les réservations sont stables par rapport à l’an dernier, aux dires des TO. Mais les ventes de dernière minute risquent de dépendre du parcours de l’équipe de France. Le football n’empêchera jamais les gens de partir en vacances, assurent les plus optimistes (ou ceux que le ballon rond irrite). En 1998 aussi, ils tentaient de se rassurer. Avant de constater que les Français avaient préféré rester scotchés devant leur télé. D’autres rappellent que c’est souvent madame qui constitue l’élément moteur pour l’achat des vacances. Sauf que depuis la victoire de
la bande à Barthez, les femmes ne veulent plus rater la moindre roulette de Zidane ! Quoi qu’il en soit, tous les TO ont pris les devants, installant dans leurs hôtels-clubs ou sur leurs bateaux des écrans géants, histoire de ne pas être pris au dépourvu si la France devait aller jusqu’en finale, le 9 juillet.
A moins qu’un autre phénomène ne perturbe le jeu. Car avec la Coupe du monde, des dizaines de milliers de ménages vont aussi changer de télé. A 2 000 E l’écran plasma, le budget vacances risque d’être le premier à en faire les frais…
