Frédéric Picard, le surdoué de l’hôtellerie

Son CAP d’employé de restaurant en poche, Frédéric Picard n’imagine pas qu’une carrière de globe-trotter l’attend. Après un BTS, direction Moscou, chez Accor, juste après la dissolution de l’URSS. « Pas forcément la destination rêvée », s’amuse-t-il. « Mais j’ai adoré cette ville. Les Russes sont des gens passionnants qui ont une grande culture. Et tout était à faire. » Après une brève incursion au Texas, il rentre à Paris pour affûter ses talents de manager. À 25 ans, il devient directeur de la Brasserie Flo au Printemps Haussmann, puis directeur général adjoint de la mythique brasserie de la Coupole. Il y gagne son ticket d’entrée au Méridien Étoile comme adjoint à la direction de la restauration, avant de s’envoler pour Bangkok, où il gère la restauration des deux établissements du groupe. Nouvelle escale parisienne en 2003, aux commandes de l’InterContinental : « Ma famille ne m’a pas beaucoup vu cette année-là ! » Ce poste dans cet établissement, en vente à l’époque, lui réserve des journées bien remplies… Et le soir, le directeur bûche sur un Master de management hôtelier international, et sur son mémoire consacré au management pluriculturel. Il passera au cas pratique à Dubaï, à la tête du Jumeirah Beach Hotel, où collaborent 80 nationalités ! Pour lui, un seul secret : être proche de ses équipes. L’établissement est élu en 2007 « Meilleur hôtel de loisirs au monde », par le Business Traveller UK Awards. « Le succès n’appartient pas qu’à l’équipe dirigeante, insiste-t-il, c’est elle qui est sur la scène, mais c’est toute l’équipe qui a travaillé. » Une philosophie qui guidera le tout récent directeur du Mazagan Beach Resort, fier de lancer, en octobre, ce nouveau complexe touristique balnéaire de Sol Kerzner, et qui se réjouit de cette page marocaine dans sa carrière.