François Weill, un homme de coeur

François Weill met les voiles. Depuis le 1er janvier, il n’est plus le capitaine d’Hurtigruten France. « C’est un divorce à l’amiable avec la direction norvégienne », assure-t-il. Une séparation sur fond d’incompatibilité de vision et de management, et qui lui laisse un goût amer. « J’ai un haut-le-coeur quand je vois ces managers gavés comme des oies à coup de Powerpoints, cachés derrière leurs écrans, crispés sur leurs claviers, qui croient diriger le monde alors qu’ils n’en sont que les dactylos. » L’essentiel pour ce chef d’entreprise depuis vingt-cinq ans est, à l’opposé, dans la relation humaine. Il ne cache d’ailleurs pas qu’en quittant Hurtigruten, ne plus voir son équipe quotidiennement est sa seule vraie tristesse. La direction générale d’Hurtigruten France revient donc à Christine Bois, son bras droit depuis des années. « C’est le plus grand atout dont puisse bénéficier Hurtigruten », dit-il, ému. Il l’avait accueillie comme stagiaire chez Scanditours il y a plus de vingt ans, peu après avoir repris la direction générale et racheté le TO. À l’époque c’est déjà lui qui introduira en France la ligne de l’Express Côtier norvégien, dont il devient l’agent général. La notoriété et les excellents résultats de Scanditours attirent l’attention de Kuoni, alors en période de croissance externe. François Weill vend son entreprise et reprend sa liberté en 1997. Il prend alors du recul, devient journaliste et tient notamment une chronique dans l’Écho touristique. Du recul, il en reprend aujourd’hui, mais loin de toute activité professionnelle. Sa vraie satisfaction est ailleurs, dans la réussite de sa vie familiale avec Hélène, son épouse depuis plus de trente ans et ses deux fils. Son cadet, en poste chez Costa, reprendra peut-être un jour le flambeau…