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Financement participatif : des réussites, et des échecs

Le crowdfunding, ou financement par la foule, est une nouvelle option pour récolter des fonds, qui peut intéresser les acteurs du tourisme. C'est aussi un vrai projet d'entreprise, demandant de l'énergie et un certain pouvoir de conviction.

Pour leur "Airbnb de la visite guidée", Stéphane Millet et Brice Martinou ont lancé Guide Like You après avoir réuni la somme de 23 000 euros. La start-up, qui connecte voyageurs et locaux, a ensuite décidé de recourir au financement participatif afin d'accélérer son développement. Son choix : une plate-forme américaine naissante de crowdfunding, Travel Starter, pour réunir la (modeste) somme de 12 500 dollars de dons en 80 jours. Pari tenu, en attendant une levée de fonds plus conséquente, de 200 000 euros au minimum.

Hier, c’est Bibelib, jeune marque française d'accessoires de voyage intelligents, qui a annoncé le succès de sa campagne de plus de 500 000 euros – incluant 150 000 euros de prêt bancaire. La start-up créée en 2011, qui a déjà écoulé 25 000 exemplaires de sa housse de valise, a attiré des particuliers comme de vrais investisseurs : 350 000 euros ont été collectés en capital parmi les membres investisseurs de la plate-forme de crowdfunding Sowefund, ainsi que par des réseaux traditionnels de business angels. A partir de 100 euros, l'internaute devient actionnaire de l’entreprise. En-dessous de cette somme, le donateur reste un simple mécène.

Les tentatives ratées de Savanna Tours et de Toulouse

Mais le financement participatif peut, aussi, être un écueil.

Ainsi a échoué la campagne de collecte de fonds de 110 000 euros initiée par le réceptif africain Savanna Tours&Safaris, en vue de la reprise de la marque Equatoriales auprès du liquidateur de Donatello. C’était en mars dernier.

La tentative "citoyenne" concernant l’aéroport de Toulouse-Blagnac a également avorté, pour une toute autre raison. A l'origine, la plate-forme de crowdfunding Wiseed a organisé l'opération "Rachetons l'aéroport de Toulouse", proposant aux Français de devenir actionnaires de l'aéroport. "Après avoir lancé en novembre dernier un appel à souscriptions auprès des citoyens pour racheter tout ou partie de la participation de l'Etat dans l'aéroport Toulousain, notre plate-forme rassemblait 8 000 internautes prêts à investir 18 M€", a expliqué son cofondateur Thierry Merquiol. Mais il jette finalement l’éponge en mai, invoquant notamment l’impossibilité à terme d’influer sur les décisions stratégiques de la société de gestion de l'aéroport Toulouse-Blagnac. Le financement participatif n'était de toute évidence pas une option cautionnée par l'Etat.

Une vraie campagne de promotion

Le succès d'une opération en la matière dépend bien sûr de la solidité du projet, mais aussi de la mobilisation de l’entreprise ou de l'organisme autour de la campagne, et de son accompagnement.

"Une campagne de crowdfunding mobilise beaucoup d’énergie, relève Stéphane Millet, de GuideLikeYou. Il faut communiquer sur la société, bien récompenser les donateurs (pour les petits dons sans contreparties capitalistiques, NDLR), prendre contact avec les plus généreux. Nous avons dû reporter d’autres actions pour nous concentrer sur la promotion de l’opération. Mais les bénéfices l’emportent largement sur les inconvénients. En plus de récolter de l’argent, nous avons gagné de nouveaux utilisateurs, y compris à l’international".

Planet Ride, qui regroupe les voyages d'agences locales, est sur Sowefund depuis le mois de mai. "Le crowdfunding n’est pas très compliqué, mais demande une certaine assiduité", explique Baptiste Frérot, son cofondateur. Il faut mettre en place des leviers de communication pour attirer des investisseurs, animer sans relâche sa communauté. "Dès que nous atteignons 400 000 euros, nous clôturons, ajoute-t-il. Nous sommes déjà à 200 000 euros, surtout grâce à des business angels".

Le financement participatif intéresse un nombre toujours faible, mais croissant d’entreprises dans le tourisme. Trampolinn vise via Anaxago pas moins de 500 000 euros, d’ici mi-juillet.

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