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L’APST envisage de demander aux agences de facturer 3 euros par forfait

Affaiblie par la faillite de Thomas Cook, la caisse de garantie devrait changer de modus operandi. Adhérents et clients des agences devraient être mis à contribution.

La faillite de Thomas Cook a créé un séisme sans précédent en Europe, et notamment en France. Alors que le groupe est en redressement judiciaire, l’APST a fait ses comptes, ce qui l’amène à se réformer pour aborder l’avenir avec sérénité. Il y a urgence. « Le sinistre Thomas Cook a tout ravagé, et emporté l’ensemble des actifs de l’APST », souligne une source proche du dossier. D’où l’appel probable « au peuple » des professionnels du voyage, en activant deux leviers. Tout d’abord, les frais de cotisation, qui avaient baissé, pourraient retrouver leur niveau d’autrefois. « Les cotisations vont augmenter d’environ 30% en 2020, mais cela ne suffira pas », croit savoir cette même source. C’est là qu’interviendrait le deuxième levier, qui incarnerait un grand changement de modèle économique : les clients achetant un forfait auprès d’un TO membre de l’association pourraient débourser 3 euros par pax, une contribution permettant elle aussi de renflouer les caisses.

Ce système rappelle en partie des modèles en place à l’étranger – on se souvient du Calamity Fund hollandais… envisagé en France en 2013. A charge pour l’agence de voyages de faire preuve de pédagogie afin d’expliquer la nouvelle contribution. Et aux outils de back office des professionnels du secteur de s’adapter en conséquence. « Les agences de voyages n’ont jamais collecté des fonds pour un tiers, contrairement aux hôteliers qui le font pour la taxe de séjour par exemple. »

Un coût de 45M€ à encaisser

Pour mémoire, la caisse de garantie dispose de réserves globales atteignant une quarantaine de millions d’euros. Selon Emmanuel Toromanof, secrétaire général, la faillite de Thomas Cook France, à la fois TO et distributeur, représente un sinistre d’environ 45 millions d’euros. Et les observateurs du marché redoutent que la facture augmente considérablement à cause d’un fort risque d’effet domino. Des agences de voyages ou des voyagistes sont fragilisés, eux aussi, par cette défaillance d’une ampleur sans précédent.

Pour l’instant, les pros du secteur retiennent leur souffle, et réussissent à faire face malgré des impayés et autres doubles facturations de prestataires à destination. Sur le mois d’octobre 2019, l’APST ne déplore pas de sinistres susceptibles d’impacter le fonds de garantie. « Parmi les membres comme les non-membres de l’APST, nous observons même un ralentissement des défaillances en octobre, par rapport à l’an dernier », souligne Emmanuel Toromanof. « Il pourrait y en avoir au mois de novembre, comme l’an dernier. Mais les dossiers actuellement ‘chauds’ ne sont pas liés à Thomas Cook », assure-t-il. La fin d’année est souvent un peu compliquée, note la caisse de garantie.

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