Emmanuel Foiry, Travel Lab/Kuoni : « Nous ne mesurons pas encore l’effet Thomas Cook »

Malgré les grèves qui perturbent les transports dans la capitale, Emmanuel Foiry était tout sourire lundi à l’occasion de la soirée Kuoni organisée au Cercle d’Aumale pour remercier ses partenaires : hôteliers, compagnies de croisières, compagnies aériennes, réceptifs, offices du tourisme… « L’année dernière à la même époque, j’expliquais en anglais la crise des « gilets jaunes » aux équipes dirigeantes de Der Touristik (actionnaire allemand de Kuoni, ndlr). Cet hiver, c’est le concept des grèves en France et des retraites que je dois expliquer », plaisantait-il ainsi en préambule de son discours. Et d’ajouter : « une année 2019 particulière, qui se présentait très bien pour nos marques jusqu’au 23 septembre et le dépôt de bilan de Thomas Cook ». Un « séisme » qui interroge sur le business model de la profession dans les années à venir, selon lui.

Des discussions difficiles avec l’APST

Si la disparition de l’inventeur des voyages au XIXe siècle aura un impact sur le compte de résultat de l’entreprise, elle ne l’empêchera pas de finir l’année dans le vert. « Il n’y a rien de dramatique », tient-il à rassurer son auditoire. Travel Lab/Kuoni réalisera toutefois une année à l’étale avec un chiffre d’affaires de 145M€ pour 70 000 clients, ceux-ci ayant d’abord plébiscité l’Egypte, la Finlande, les Etats-Unis et l’Italie. « Nous avons heureusement pris une certaine avance sur 2020. Et l’effet des grèves est moins sensible en province. Les commandes réalisées la semaine dernière sont ainsi supérieures à l’an dernier », confie Emmanuel Foiry à L’Echo touristique. Ces perturbations freinent toutefois la vente de dernière minute de beaux dossiers pour les fêtes de fin d’année. « Nous ne mesurons pas encore l’effet Thomas Cook. Certes, Kuoni a perdu 190 agences qui figuraient parmi nos meilleurs distributeurs, mais nous avons aussi vu disparaître un concurrent (avec Jet tours) », ajoute-t-il. Concernant Thomas Cook toujours, son discours a été l’occasion d’adresser une petite pique à l’APST, car la question des départs après le 31 décembre reste à régler. « Nous ne savons pas quoi faire avec les clients qui doivent partir entre janvier et avril 2020. Nous attendons les instructions de l’APST. Nous avons encore dans nos portefeuilles des réservations de clients qui ne savent pas avec qui ils vont partir, qui nous devons payer… « .

Combien d’agences à Paris fin 2020 ?

L’année 2020 devrait par ailleurs être celle des premières avancées sur la question de la distribution en propre. « La réflexion est toujours en cours. Seule certitude : il faut rationaliser le réseau, car nous avons trop d’agences à Paris. Globalement, la moitié de nos clients dans ces 13 boutiques sont traités par téléphone après avoir débuté leur parcours sur le web ».

La création d’un plateau téléphonique au siège de Saint-Ouen continue donc de faire son chemin dans son esprit. « Cela n’a rien à voir avec l’idée de faire des économies et de réduire le nombre de vendeurs, mais il faut s’adapter au marché et à l’origine de nos clients. Je ne tiens surtout pas à perdre mes vendeurs qui sont très compétents », assure Emmanuel Foiry, qui a justement profité de la soirée pour remercier l’ensemble de ses équipes.