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Edouard Philippe : prévoir des vacances d’été loin à l’étranger serait « déraisonnable » à ce stade

Lors de sa conférence de presse, dimanche 19 avril, le Premier ministre a esquissé les contours de l’après 11 mai. Le point sur les annonces qui concernent le secteur du tourisme.

Edouard Philippe a d’ores et déjà prévenu : les Français ne retrouveront pas  « pas tout de suite » la « vie d’avant » la crise du coronavirus. Probablement pas avant longtemps, a-t-il ajouté, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue dimanche en fin d’après-midi. Une occasion supplémentaire pour le Premier ministre de rappeler que si le déconfinement doit débuter le 11 mai, celui-ci sera « progressif », et « différencié ». Il va donc falloir « apprendre à organiser notre vie collective avec le virus », a-t-il souligné. Y compris pendant les vacances, sujet d’interrogation pour les Français qui en temps normal ont bien souvent, à cette date, déjà bouclé leurs réservation. Le Premier ministre est aussi revenu sur les mesures de soutien aux entreprises face à une crise économique d’une violence inédite ainsi que sur la reprise du travail post-confinement.

« Partir loin serait déraisonnable »

Ce n’est pas une surprise : les vacances d’été à l’autre bout du monde semblent plus que compromises, en l’état actuel de la situation. Lors de sa conférence de presse, Edouard Philippe a abordé le sujet des vacances estivales, déconseillant de prévoir de partir loin de la France cet été. « Est-ce que l’on peut réserver une maison, une location, une place de camping ou un hôtel au mois de juillet ou au mois d’août en France ou à l’étranger? Je crains qu’il ne soit pas raisonnable d’imaginer voyager loin à l’étranger très vite« , a-t-il indiqué, il n’est d’ailleurs « pas sûr que le transport aérien pourra reprendre dans de bonnes conditions rapidement ». Le Premier ministre a aussi pointé « les conditions d’entrée ou de ré-entrée sur le territoire national » qui seront certainement « assez exigeantes vis-à-vis de ceux qui arrivent de l’étranger« , en raison de la crise du coronavirus. « Donc ça me semble à ce stade, peut-être encore un peu déraisonnable », a-t-il insisté au sujet des voyages à l’étranger, promettant toutefois d’en dire plus « le moment venu ». Le chef du gouvernement a émis les mêmes réserves vis-à-vis de l’organisation de mariages, qui connaît un pic entre le printemps et l’été. « Compte tenu de (…) la nécessité de continuer à faire prévaloir les règles de distanciation physique », « il ne me paraît pas complètement raisonnable d’imaginer qu’un mariage qui rassemblerait 200 personnes dans un lieu confiné soit immédiatement envisageable ». « Pour combien de temps je ne sais pas encore, mais ça ne me semble pas opportun ou raisonnable d’imaginer que, à très court terme, cela soit possible. » Ce qui ne manquera pas d’avoir un impact sur les lieux événementiels, les traiteurs et l’hôtellerie. Les cafés et les restaurants resteront par ailleurs fermés même au-delà du 11 mai car leur activité « ne permet pas de limiter dans un premier temps la circulation du virus ». C’est « un crève-coeur et une angoisse considérable » pour « tous ceux qui vivent de cette activité », a-t-il concédé.

7 milliards d’euros pour le fonds de solidarité

Lors de sa conférence de presse, le Premier ministre a alerté sur le fait que la crise économique serait “brutale” et qu’elle « ne fait que commencer ». Désormais, le gouvernement table en effet sur une baisse de 8% du PIB, la plus forte récession connue en France depuis 1945, ainsi que l’avait déjà souligné Bruno Le Maire. Des mesures d’urgence ont été mises en place : le chômage partiel, qui concerne actuellement 9 millions de salariés (24 milliards d’euros ont été alloués pour cette mesure), des prêts garantis par l’Etat à hauteur de 300 milliards d’euros (lors du dernier point de Jean-Baptiste Lemoyne, 11% concernaient des demandes concernaient le secteur du tourisme), des aides d’urgences portées récemment à 100 millions d’euros (contre 45 initialement…). Le Premier ministre a par ailleurs annoncé hier que le fonds de solidarité était porté à 7 milliards d’euros, indiquant que plus d’un million de demandes avaient été reçues. Les assureurs y ont renforcé leur contribution (400 millions d’euros, contre 200 millions initialement) ainsi que les Régions, qui se sont engagées à participer à hauteur de 500 millions d’euros. Un plan de relance d’envergure nationale et probablement européenne est également à l’étude. A noter qu’un plan spécifique d’aide pour le tourisme avait déjà été annoncé par le président de la République, le 13 avril dernier. Depuis le début du confinement, le secteur de l’hébergement et de la restauration a été touché à hauteur de 90%.

Gestes barrières et distanciation sociale dans les commerces

Les commerces actuellement fermés en raison de la crise sanitaire ne pourront rouvrir à partir du 11 mai que s’ils font respecter les « gestes barrières » et prennent des mesures de « distanciation sociale ». « Quel que soit le commerce en question », les files d’attente devront être organisées pour respecter une distance minimale de plus d’un mètre entre les clients, et des mesures comme « la mise à disposition de gel hydro-alcoolique à l’entrée du magasin ou juste avant la caisse devront être mises en oeuvre », a précisé le Premier ministre qui a appelé à « multiplier les gestes barrières pour diminuer au maximum la circulation du virus et sa vitesse ». 

Maintenir le télétravail quand c’est possible

Afin de limiter la propagation du virus, le gouvernement encourage également les entreprises qui le peuvent à maintenir le télétravail à partir du 11 mai. Pour ceux qui n’auront d’autre choix que de se rendre sur leur lieu de travail, le port d’un masque grand public sera probablement obligatoire dans les transports en commun.

Le plan “déconfinement” présenté fin avril

Actuellement en cours d’élaboration, les mesures de déconfinement seront détaillées à la fin du mois, a précisé Edouard Philippe. Un plan qui doit s’appuyer sur les gestes barrières, la distanciation sociale, et le dépistage. Les personnes porteuses du Covid-19 pourraient ainsi choisir de s’isoler en quarantaine dans des hôtels mis à la disposition du gouvernement. Parallèlement, les hôteliers, qui espèrent pouvoir accueillir de nouveau des clients dès que ce sera possible, préparent des mesures sanitaires destinées à rassurer et à assurer la sécurité des clients et du personnel.

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