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EDITO. Un Comité de filière tourisme qui laisse sur sa faim

C’était un Comité de filière très attendu par toute la profession, qui ne convainc pas totalement pour plusieurs raisons.

Mercredi 9 novembre aura marqué une nouvelle impulsion. Celle d’Olivia Grégoire, ministre déléguée au Tourisme, qui a réuni, pour son premier Comité de filière, tout le « gratin » de l’industrie du tourisme. Un comité instauré par son prédécesseur Jean-Baptiste Lemoyne, sur fond de crise, mais qui prend résolument un nouveau virage. Je ne peux qu’appuyer les réserves de notre éditorialiste Dominique (Gobert). Et au regard de l’importance du sujet, me permet d’enfoncer le clou.

Trop institutionnel… Ministère, Direction générale des entreprises (DGE), régions, ADN Tourisme, Atout France sont cités dans la méthode de travail. Mais quid des personnes et des structures qui incarnent le secteur privé, soit les entreprises ? Lors de la présentation du CFT, ils étaient dans la salle mais pas vraiment dans le cartésien « discours de la méthode » d’Olivia Grégoire. Dans les huit pages du discours de la ministre, le mot « entreprises » apparaît trois fois… Parce qu’elle cite la Direction générale des entreprises à trois reprises.

Où sont les jeunes ?, s’interroge à juste titre Jean-Virgile Crance, le président de la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT). Si l’ambition consiste à réfléchir au tourisme de demain, il faut impliquer les voyageurs de demain. Ceux qui bousculent les certitudes des plus expérimentés.

Trop académique. Le comité scientifique, comprenant 5 enseignants/chercheurs sur 6 membres, aurait pu lui aussi s’ouvrir au monde privé, ou en tout cas diversifier ses profils. Pour devenir une forme de société d’économie mixte bien-pensante en quelque sorte.

Des questions restent en suspens, mais c’est sans doute aussi la traduction de notre impatience. Comment seront composés les comités thématiques, qui incarnent fortement le renouveau du CFT ? Le gouvernement désignera-t-il largement ses membres ? Ou attend-il des « candidatures spontanées » ? A ces questions, Bercy nous répond sobrement qu’il communiquera sur le sujet « d’ici la fin de semaine ».

En tout cas, après avoir échangé avec quelques professionnels du tourisme, une plénière tous les trimestres avec Olivia Grégoire ne satisfait pas non plus pleinement pour avancer sur des préoccupations tels la crise énergétique ou les PGE. Les acteurs de l’industrie craignent que le fil de discussion presque continu établi pendant la crise avec le ministère se distende. Et que le tourisme perde la considération qu’il a gagné pendant la pandémie… 

« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez – vous », disait Paul Éluard, aime à rappeler la ministre déléguée au Tourisme. Des rendez-vous que les pros du tourisme espèrent fréquents, directs, et constructifs. Olivia Grégoire est une femme politique à l’écoute, qui a pris le soin de rencontrer moult acteurs de la profession malgré les nombreux portefeuilles qui l’accaparent.

Gageons donc que, sur le fonctionnement, contrairement au discours de la semaine passée, le mode de fonctionnement du CFT nous réserve d’agréables surprises. Et que le Comité devienne, pour reprendre ses mots, « un lieu de travail » aboutissant  « à des propositions concrètes ». Dans l’intérêt de la belle industrie et de ses deux millions d’employés.

Linda Lainé, rédactrice en chef de L’Echo touristique

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