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ÉDITO. En finir avec les changements inopinés des formalités voyageurs

Pas simple pour les professionnels du voyage et les voyageurs de respecter des formalités d’entrée qui peuvent changer du jour au lendemain. Dernier exemple en date, Malte.

La crainte d’une seconde vague incite les destinations à restreindre leurs conditions d’accès aux visiteurs étrangers. Malte a ainsi instauré des tests PCR à réaliser moins de 72h avant l’arrivée sur l’île, pour les voyageurs de Paris et de Marseille. Petit problème : l’office de tourisme a fait part de cette exigence jeudi 10 septembre, pour une entrée en vigueur dès vendredi 11 septembre à minuit. Autrement dit, les voyageurs qui devaient se rendre sur place samedi dernier n’ont pas eu le temps de se mettre en conformité. Et ils ont a priori dû renoncer à leur voyage. Les voyageurs et les professionnels du secteur qui auront vendu la destination doivent pester.

L’État maltais se moque des délais requis pour obtenir un rendez-vous de test PCR et les résultats, regrette un professionnel du voyage. Pourquoi tant de précipitation ? Les autorités de l’île, dont 16% du PIB provient du tourisme, auraient sans doute pu laisser un répit minimum et raisonnable – de plusieurs jours – pour éviter que des vacanciers soient refoulés. D’autant que la circulation active du virus en France ne date pas de jeudi dernier. Paris et les Bouches-du-Rhône sont classés en « zone rouge » depuis le 14 août…

Qui trinque en cas de changement précipité de formalité d’entrée ? Sans doute le voyageur, dit Emmanuelle Llop.

Qui va trinquer ? Les agences n’ont sans doute même pas pu respecter leur obligation d’information. Mais la mesure décidée par Malte « concerne les voyageurs, et non l’exécution des prestations touristiques à destination, qui restent possibles de la part de l’agence », précise Emmanuelle Llop. « L’agence n’a donc pas à supporter les conséquences de cette décision sanitaire trop rapide et quasiment sans préavis, puisque ses prestations sont assurées, estime l’avocate du cabinet Equinoxe Avocats. Je crains que le risque ici ne pèse que sur le voyageur. » Espérons que les Parisiens et Marseillais devant embarquer pour Malte les 11, 12 et 13 septembre aient anticipé, par simple prudence, un test-Covid…

Depuis le printemps 2020, Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’État au Tourisme, plaide pour une coordination européenne au niveau de la réouverture des frontières. Faut-il rappeler que Malte appartient à l’Union européenne ? Pour la fermeture comme la future réouverture des frontières, il faudrait un minimum de concertation et de diligence. Un beau petit sujet pour Jean-Baptiste Lemoyne secrétaire d’État au Tourisme et Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères…

Malte n’est pas tout à fait un cas isolé, les décisions de changement de formalités avec un court préavis se multiplient – on se souvient de l’arrêt brutal des vols France-Maroc. Ce qui n’incite pas à la confiance. De là à ce qu’agences, TO et compagnies préfèrent ne pas vendre des voyages à l’étranger plutôt que de gérer des litiges, il n’y a qu’un pas. Ce ne serait d’ailleurs pas une mauvaise nouvelle pour un pays comme la France, qui essaie de relancer son économie notamment par le tourisme domestique. Après un été bleu-blanc-rouge, un hiver bleu-blanc-rouge ? En tout cas, les agences, offline comme online, ne vont pas sauver leur activité en vendant les sports d’hiver, largement desintermédiés.

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