Cuba : nouvelles sanctions américaines sur le tourisme

Les Etats-Unis ne relâchent pas la pression sur le tourisme cubain, bien au contraire. Après les bateaux de croisières et des voyages de groupes, en juin, le durcissement des sanctions porte cette fois sur l’aérien. Le Département du Commerce américain a en effet annoncé qu’il allait révoquer les licences existantes des compagnies américaines louant des avions à des compagnies aériennes cubaines, et qu’il refuserait toute demande à l’avenir. Pour Cuba, cette décision risque donc limiter les capacités aériennes, et ce alors que la destination est en pleine expansion, même si le nombre d’avions concernés n’est pas connu dans l’immédiat. Washington, qui applique déjà un embargo économique depuis 1962, fait tout pour forcer Cuba à retirer son soutien au gouvernement de Nicolas Maduro, au Venezuela, que les Etats-Unis souhaitent voir quitter le pouvoir. 

Une fréquentation touristique revue à la baisse

En juin dernier, les Etats-Unis avaient interdit aux Américains de se rendre à Cuba en voyage de groupe, l’un des moyens le plus couramment utilisés pour contourner les différentes interdictions qui pèsent sur le tourisme des Américains à Cuba. Les mesures ne s’arrêtaient pas là : les bateaux de croisière étaient également visés par ces sanctions. Les conséquences ne s’étaient d’ailleurs pas fait attendre : Royal Caribbean Cruises avait dû annuler subitement ses escales à Cuba L’aviation privée ou d’affaires était aussi concernée, mais pas les vols commerciaux. Des mesures qui avaient rapidement contraint Cuba à revoir à la baisse de 15% ses prévisions concernant le nombre de touristes en 2019. « Malgré les mesures du gouvernement des Etats-Unis pour freiner le tourisme dans notre pays, nous accueillerons, en 2019, 4,3 millions de visiteurs », avait déclaré en juin le ministre du Tourisme, Manuel Marrero, dans une allocution devant le Parlement retransmise par la télévision d’Etat. Si « la tendance actuelle se maintient », l’objectif d’accueillir 5,1 millions de touristes en 2019 sera atteint à 84,3%, avait-t-il ajouté. Autrement dit, le gouvernement prévoyait une baisse de 10% du nombre de touristes dans le pays par rapport à 2018.