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Comment le secteur touristique s’adapte à la grippe A

Les professionnels du tourisme doivent continuer à travailler,tout en respectant des mesures sanitaires fluctuantes. Pas simple. Certaines destinations pourraient toutefois s’en sortir.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclenchera-t-elle le niveau 6 d’alerte épidémique, l’échelon maximal, synonyme de pandémie internationale de grippe A/H1N1 ? Malgré les déclarations de la directrice générale de l’organisation, Margaret Chan, en début de semaine, cette mesure, qui entraînerait de nouvelles restrictions des déplacements et des activités, n’était pas prise le jour de notre bouclage, même si le cap des 1 000 personnes atteintes a été franchi mardi. Toutefois, seul deux décès étaient recensés hors des frontières mexicaines, au Texas. Mieux, les autorités mexicaines évoquaient, cette semaine, une stabilisation de l’épidémie, envisageant même une réouverture prochaine de certains lieux publics. Ailleurs, on navigue entre précaution maximum et mesurée. Ainsi à Hong Kong, le souvenir du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) a conduit les autorités à maintenir à l’isolement, durant une semaine, les clients d’un grand hôtel de la ville. La France, qui ne comptabilisait, en début de semaine, que quatre cas confirmés, maintenait pour sa part son alerte au niveau 5 (sur 6).L’industrie du tourisme doit donc s’adapter aux exigences sanitaires, fluctuantes selon l’étendue de l’épidémie, tout en évitant la psychose des voyages. Les TO français, à la demande du Ceto et du Snav, ont suspendu leurs départs vers le Mexique jusqu’au 31 mai, et, depuis le week-end dernier, les clients ont presque tous quitté le pays. La province du Yucatán, en particulier, continue de se vider, et de nombreux resorts, dont le village du Club Med à Cancún, ont fermé leurs portes, tandis que les escales d’un grand nombre de croisières ont été annulées.

LES AVIONS DANS UNE ZONE DÉDIÉE

Dans le secteur aérien, la possibilité d’une suspension des vols vers le Mexique depuis l’Europe, un temps évoquée, n’a finalement pas été retenue par les ministres de la Santé et des Transports européens, pas plus que la menace de quarantaine. En revanche, à Roissy, les avions en provenance du Mexique sont parqués, depuis mardi 5 mai, dans une zone dédiée. Les compagnies aériennes distribuent, en outre, des fiches de traçabilité transmises par les autorités sanitaires, remplies à bord des avions par les voyageurs en provenance du Mexique, puis archivées durant quinze jours. Enfin, dans les aérogares, des affiches informent les passagers sur les précautions d’hygiène à respecter et la conduite à suivre en cas de symptômes caractéristiques de la grippe A/H1N1. Les personnels sont équipés de masques et une cellule d’accueil psychologique a été créée pour les passagers. « Globalement, tout cela ne donne pas envie de voyager à l’étranger », se désole Bruno Gallois, le président de Marsans.La quarantaine touristique du Mexique pousse désormais les professionnels à trouver des solutions de report pour leurs clients inscrits. En premier lieu, et comme cela avait déjà été le cas en février, au moment de la crise antillaise, c’est la République dominicaine qui s’est posée en alternative évidente. Programmée par les TO les plus touchés par l’éviction du Mexique (Nouvelles Frontières, Marsans et Vacances Transat/Look), elle a offert à ces opérateurs une porte de sortie bien commode. XL Airways a d’ailleurs annoncé, dès le 29 avril, le repositionnement de son vol Paris-Cancún sur Punta Cana tous les dimanches de mai. Les rotations de cet A330 de 364 sièges, coaffrété par Vacances Transat et Marsans, devraient reprendre vers le Mexique au mois de juin, si les conditions sanitaires le permettent. La République dominicaine digère sans problème cet afflux supplémentaire de voyageurs. Bruno Gallois estime à 60 % la proportion de ses reports sur l’île. « Nous aurions sans doute eu plus de mal à recevoir ce surplus en janvier, note-t-on à l’Office du tourisme dominicain, mais ce n’est pas la haute saison actuellement, et les hôtels ne sont pas pleins. »

PAS TOUJOURS DE SOLUTIONS DE REPLI

L’OT se félicite de cette promotion gratuite. « Cela va faire connaître la République dominicaine à de nouveaux clients potentiels, qui devraient être séduits par nos formules et nos belles infrastructures, et donc, revenir. » Reste que ceux qui avaient choisi le Mexique en circuit ou pour sa dimension culturelle en sont pour leurs frais. « Ceux-là sont plus attentistes que les purs balnéaires, et privilégient plutôt le report dans le temps », constate, Adeline Cannère, en charge de la communication chez Fram. « Le problème est que nous n’avons pas forcément de solutions de remplacement immédiates. Fram ne programme pas le Pérou par exemple, qui serait une bonne alternative. Et le Costa Rica ne répond pas à la même demande. » Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les Antilles, qui ont lancé, mardi, leur opération de relance, avec des prix imbattables (voir page 13), pourraient ramasser quelques miettes mexicaines. L’océan Indien profite déjà de cette désaffection. « Notre promotion Maurice en fête tombe à pic, remarque Gaël Le Faveur, directeur commercial de Beachcomber Tours, puisque nous proposons tout l’été des séjours à partir 1 299 E en tout compris, soit exactement dans la fourchette tarifaire mexicaine. Lancée le 20 avril, l’opération est déjà un succès, indiscutablement boosté par la grippe ! » Et la France ? En ces temps d’inquiétude sanitaire, l’Hexagone sera certainement LA destination refuge estivale. Pas sûr, cependant, que ce soit les TO et les agences qui en profitent, même si Marsans vient de lancer une production franco-française, avec une croisière en catamaran sur les côtes corses…

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