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Clio relance des voyages en Syrie, malgré les avertissements du Quai d’Orsay

Le tour-opérateur spécialiste des voyages culturels a programmé une poignée de départs à destination de la Syrie pour cette année.

Damas, Palmyre, Ougarit, … Autant de noms qui évoquent la grande histoire syrienne, malheureusement aussi marquée par la guerre civile entamée en 2011 et toujours en cours. Pourtant, après huit ans d’interruption, Clio reprogramme la Syrie, avec 5 départs garantis d’ici à l’automne.

Un retour dans la production qui peut surprendre, et que le voyagiste justifie dans une page spéciale sur son site Internet. Clio est le seul tour-opérateur européen d’envergure à réinvestir la Syrie, où «tout déplacement, y compris à Damas et Alep, est formellement déconseillé» par le Quai d’Orsay. Par ailleurs, le ministère «recommande aux Français encore présents sur place de quitter le pays ».

« Un succès immédiat »

À partir d’avril, Clio propose donc un itinéraire de dix jours à la découverte de Damas, Bosra, Palmyre, Ougarit, Hama et le Crac des Chevaliers. Le circuit passe aussi par Homs, Lattaqieh et le village chrétien de Maaloula. Clio commercialise son circuit syrien à partir de 2 950 euros par personne au départ de Paris, comprenant le vol A/R jusqu’à Beyrourth (Liban) et le circuit en autocar en pension complète. L’assurance multirisque assistance – rapatriement est facultative.

« Le succès a été immédiat. Le premier groupe d’une vingtaine de personnes est complet et cinq autres départs sont prévus à l’automne», indique Jean-Pierre Respaut, directeur général adjoint du voyagiste, qui assure avoir mis la sécurité en haut de la liste de ses priorités. « Partout où nous proposons d’aller, ce sont des zones sûres. Nous n’allons pas dans des zones non encore totalement pacifiées, comme à Alep ou sur l’Euphrate ». En fonction des étapes, le groupe pourra aussi être encadré par la police syrienne.

La responsabilité de Clio engagée

Pour le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, «l’agence de voyages Clio expose ses clients à un risque dont elle a pleinement connaissance». «Sa responsabilité sera engagée en cas d’incident. Cela lui a été rappelé à plusieurs reprises par le Centre de crise et de soutien du ministère», a indiqué le Quai d’Orsay. Il prévient également que «dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, les ressortissants ou résidents français entrés sur le territoire syrien sont susceptibles de faire l’objet d’une enquête en France sur le motif de leur séjour».

Le voyagiste estime que les autorités françaises «sont dans leur rôle. Elles sont prudentes mais elles ne prennent pas les mêmes précautions pour d’autres pays. Il n’y a pas plus de problèmes a priori en Syrie que dans d’autres pays comme le Pakistan, où nous allons aussi». Dans la profession, les réactions sont rares. Le Seto n’a pas donné son avis (Clio n’en est pas membre), tandis que Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage, se dit «persuadé que Clio a pris toutes les précautions nécessaires pour assurer la sécurité de ses voyageurs et pour ne pas être manipulé en donnant une caution de respectabilité au régime syrien».

En 2010 – avant le début de la guerre qui a fait plus de 360 000 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (Osdh) – la Syrie accueillait près de 2 millions de visiteurs européens et le secteur touristique engrangeait plus de 3 milliards d’euros.

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