Bernard Emsellem, écostratège

Le développement durable est une formidable équation à résoudre pour la SNCF. Le transporteur a confié à Bernard Emsellem la mission de développer le concept de l’écomobilité, lancé en 2008 par Guillaume Pepy, le président de la société ferroviaire. « L’objectif est d’attirer de nouveaux clients », lance très concrètement cet ancien étudiant en logique mathématique et psychosociologie. « Ma responsabilité est de trouver des nouveaux produits compatibles avec les questions liées au développement durable. De ce point de vue, le train est du côté des solutions », souligne-t-il. La SNCF doit pourtant résoudre un vrai problème : comment transformer les avantages écologiques du train en retombées économiques ? » En bon logicien, qui avoue détester les « démonstrations mal fichues », il a déjà élaboré un plan d’attaque. « Nous devons miser sur deux idées : rendre le train plus attractif et plus facile d’utilisation, suivant des critères de développement durable. » Ce challenge passe, paradoxalement, par l’intérêt vers d’autres moyens de transport, comme le vélo ou la voiture électrique, afin de maîtriser l’avant et l’après du voyage en train. « C’est une façon de fidéliser cette nouvelle clientèle. » Pour le moment, l’objectif est plus qualitatif que quantitatif, même si ce papa de trois enfants avoue que « ce que peut générer l’avant et l’après du voyage en train n’est pas marginal ». Cette fonction hautement stratégique, Bernard Emsellem l’assume en toute sérénité, puisqu’il en était déjà chargé quand il était directeur de la communication. « À ce poste, j’ai eu le mauvais souvenir d’un incendie dramatique à gérer après trois semaines de titularisation, mais je garde aussi en mémoire le lancement de la nouvelle identité visuelle de la SNCF, qui nous a procuré beaucoup de fierté. »