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Bénin : les ex-otages auraient réservé leur safari auprès d’un hôtel

Les circonstances de l’enlèvement des deux Français restent difficiles à cerner dans le détail. Mais les ex-otages ne seraient pas passés par une agence de voyages.

« Les deux ex-otages ont réservé leur safari dans le parc de la Pendjari auprès d’un hôtel, nous a confié une source proche du dossier », affirme Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EdV).

Philippe, un Normand de Bernay, a échangé avec les deux hommes dans l’hôtel Totora de Natitingou, la veille de leur départ, souligne France Bleu. Il était descendu dans ce même établissement du Bénin, qui propose d’ailleurs des « excursions » dans le parc désormais tristement célèbre. Les deux touristes, Patrick Pique et Laurent Lassimouillas, « se sont couchés tôt » se souvient-il, puisqu’ils devaient partir vers 6 heures pour rejoindre le parc de la Pendjari, situé à environ deux heures et demie de distance. « Vous pouvez organiser sur place vos excursions aux chutes de Kota, au Parc national de la Pendjari etc, peut-on toujours lire sur le site web de l’hôtel Totora. La réception de l’hôtel vous aidera à les organiser et vous mettra en contact avec un guide, si nécessaire aussi pour la location de voitures tout terrain avec chauffeur. »

Jean-Yves Le Drian maladroit ?

« Ils n’auraient donc pas réservé leur safari par l’intermédiaire d’une agence de voyages », ajoute Jean-Pierre Mas, en utilisant par précaution le conditionnel. Une thèse qui prend effectivement corps.

Pour le patron des EdV, les propos de Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, ont sans doute créé de la confusion. « Il aurait dû s’abstenir de mettre en garde les agences », souligne-t-il, faisant référence à cette déclaration au quotidien Le Parisien, dans un entretien publié le 11 mai. « Nous mettons régulièrement en garde des agences touristiques proposant des déplacements dans des zones à risques. »

« Les agences sont des plus vigilantes au niveau de la sécurité des voyageurs, pour une raison simple : elles sont responsables vis-à-vis du client de la bonne exécution du voyage », ajoute Jean-Pierre Mas. Les professionnels ne programment pas de voyages dans les zones oranges (« déconseillé sauf raison impérative ») ou rouges (« formellement déconseillé ») signalées par le Quai d’Orsay, hormis quelques très rares exceptions comme Clio avec ses circuits en Syrie. « Voyageurs du Monde n’envoie pas de clients en zone rouge ou orange dans 99% des cas », indique ainsi Jean-François Rial, PDG du groupe Voyageurs du Monde. « Les destinations à risques, il faut les éviter, en prenant en compte les zones rouges et oranges, mais aussi les avis du Seto », estime pour sa part Emmanuel Llop, avocate à la cour, pour le cabinet Equinoxe Avocats.

L’enlèvement des deux Français, qui a coûté la vie à deux militaires lors de leur libération, mais aussi à leur guide, créé une vive polémique sur la prise de risques. Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat au Quai d’Orsay, en charge du tourisme, compte d’ailleurs réunir les voyagistes et les plates-formes d’avis ou de réservation en ligne, suite au drame impliquant ces deux voyageurs, qui se trouvaient dans une zone déconseillée.

 

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