Avoriaz repart pour 40 nouvelles années
La station, conçue par le PDG de Pierre & Vacances et l’architecte Jacques Labro, prévoit de commercialiser environ 200 lits supplémentaires chaque année à partir de 2009.
Comme un signal positif, la neige a recommencé à tomber dimanche dernier sur Avoriaz, qui fêtait en grande pompe les 20 et 21 janvier ses 40 hivers. Autour du gâteau d’anniversaire étaient réunis les concepteurs de cette station de sports d’hiver hors normes : Gérard Brémond, PDG de Pierre & Vacances, et Jacques Labro, architecte depuis l’origine. Tout n’est pas rectiligne dans la nature et la montagne, c’est ce que j’ai essayé de retranscrire dans les bâtiments, justifie celui qui a su donner une cohérence à Avoriaz, tout en travaillant son look, résolument contemporain.
Internationalement connue, grâce notamment au Festival du cinéma fantastique qui s’y déroula de 1973 à 1993, la station attire aujourd’hui une clientèle majoritairement étrangère en hiver (51 %, et jusqu’à 70 % certaines semaines), dont principalement des Britanniques (11 %), des Belges (9 %), des Néerlandais (7 %) et des Allemands (5 %). Avec 1,2 million de nuitées commercialisées de novembre à mai, le taux d’occupation s’élève à 75 %, contre seulement 39 % l’été. Bénéficiant de la force de frappe de Pierre & Vacances en matière de promotion, l’office de tourisme s’attache à valoriser le positionnement de la station qui vise les familles, mais également les jeunes couples et les snowboarders. 90 % des vacanciers viennent d’ailleurs pour le ski, séduits par le concept sans voiture et le vaste domaine skiable (les Portes du Soleil), qui s’étend de Morzine à la Suisse.
De nouvelles exigences en matière de confort et d’espace
Face à des conditions climatiques de plus en plus incertaines, la station entend à l’avenir fiabiliser son enneigement, en passant de 30 à 50 % de son domaine équipé de canons à neige. Chaque année, la Société d’exploitation des remontées mécaniques d’Avoriaz (Serma), sur le point de tomber dans l’escarcelle de la Compagnie des Alpes réinvestit donc 20 % de son chiffre d’affaires, soit environ 6 ME. Mais le grand chantier sera toutefois le remplacement (à l’horizon 2010) du téléphérique qui relie la station à Morzine, et souffre d’un débit insuffisant.
Berceau du concept de la résidence de tourisme en France (avec 7 304 lits sur 10 500 lits commerciaux et un total de 16 600 lits), Avoriaz doit par ailleurs s’adapter. Les clients demandent aujourd’hui plus d’espace, de confort et de qualité, constate Gérard Brémond, dont le groupe a déjà rénové 4 134 lits sur les 6 500 qu’il gère dans la station. Ces travaux de restructuration et les nouvelles pratiques de location (on loue pour six personnes mais on ne vient qu’à quatre) ont cependant entraîné la perte d’environ 2 000 lits, que la mairie de Morzine-Avoriaz, la Serma et Pierre & Vacances entendent bien compenser.
Après une décennie sans construction, la révision du Plan local d’urbanisme va ainsi permettre de réaliser 200 à 300 lits par an à partir de 2009. Une résidence de grand standing à l’enseigne MGM figurera parmi les premières réalisations, confie Gérard Brémond. Il souhaite également accroître l’attractivité d’Avoriaz l’été, avec la réalisation d’équipements polyvalents, comme un espace aquatique sous bulle pour 2010 (une version light de ceux des Center Parcs).
Aucun nouveau quartier ne sera créé, assurent toutefois les élus, qui ont opté pour un renforcement autour de l’existant. L’entrée de la station sera notamment retravaillée et densifiée afin de la rendre plus chaleureuse. Un jardin alpin, un programme paysager et une mise en lumière d’Avoriaz figurent également dans les cartons. Nous devons valoriser la magie des lieux, conclut Gérard Brémond.
