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Auvergne Rhône-Alpes : « La relance passe aussi par les agences de voyages »

La région Auvergne Rhône Alpes, qui paie un lourd tribut à la crise, prépare le jour d’après. Nous avons interviewé Laurent Cormier, directeur délégué de l’agence régionale du tourisme.

Quel est l’impact de la crise sur la région ?

Laurent Cormier : Le manque à gagner est estimé à 2 milliards d’euros, pour la période du 15 mars au 11 mai. C’est une l’équivalent de 27 millions de nuitées perdues, l’offre et la demande étant à l’arrêt complet.

Laurent Cormier, directeur délégué de l’agence régionale du tourisme
Comment les opérateurs touristiques préparent-ils la saison, alors que le secteur reste confiné au-delà du 11 mai ?

Laurent Cormier : Effectivement, de nombreuses incertitudes subsistent. Certains hébergeurs craignent qu’il soit plus coûteux de rouvrir partiellement, plutôt que de rester fermé. La problématique existe pour les petits hôtels et gîtes, et plus encore pour les grandes structures d’hébergement comme les villages du Club Med, nombreux dans les Alpes. Juillet s’annonce assez sinistré, août demeure incertain. Les risques financiers sont très importants pour les opérateurs, qui se battent pour la suspension des loyers. Il faudra faire un état des lieux de l’offre courant mai, afin d’être prêt à appuyer sur le bouton le moment venu. Pour la région Auvergne Rhône-Alpes, l’exercice est d’autant plus compliqué que plusieurs événements jalonnent habituellement la saison, de mi-juin à mi-septembre. Or les événements rassemblant un public nombreux comme les festivals sont interdits au moins jusqu’à la mi-juillet.

Au niveau de la Auvergne Rhône-Alpes Tourisme, comment préparez-vous le terrain ?

Laurent Cormier : Dans ce contexte, nous travaillons sur un plan-cadre, que nous allons coconstruire avec nos marques de destinations et les opérateurs touristiques de la région. Nous souhaitons nous appuyer sur plusieurs leviers opérationnels : la formation et l’accompagnement – 150 000 professionnels ont participé à nos web-séminaires ; la veille et la data via des enquêtes « social listening » pour écouter nos clients ; la priorité sanitaire ; et un plan de relance collaboratif 2020-2021. Nous savons qu’il faut accélérer sur le tourisme bienveillant, avec notamment le développement d’une plateforme autour d’’initiatives solidaires. La relance passe aussi par les agences de voyages. C’est un des leviers de notre plan d’actions, qui comporte au demeurant une majorité d’opérations BtoC.

Si les agences campent sur l’outgoing, elles risquent pour certaines de disparaître.

Comment pensez-vous associer les agences au tourisme régional ?

Laurent Cormier : Nous devons structurer une collaboration avec les agences de voyages et les TO, qui devront se repositionner compte tenu de la crise actuelle. C’est un levier intéressant en vue de la relance, j’ai d’ailleurs eu des échanges à ce sujet avec Yannick Faucon (président des EDV Centre Est, NDLR). Nous avons amorcé cette démarche, notamment avec le groupement des agences réceptives French DMC Alliance. Les agences peuvent avoir une vraie valeur ajoutée, pas pour des hébergements secs bien sûr, mais pour des voyages sur mesure : des voyages itinérants en vélo avec différents hébergements, des circuits dans la vallée de la gastronomie…. Si les agences campent sur l’outgoing, elles risquent pour certaines de disparaître. Si elles veulent monter des produits en Auvergne Rhône-Alpes, nous sommes là pour donner des clés de lecture de l’offre et l’accès aux prestataires. Nous jouons un rôle de facilitateur.

Quelles clientèles ciblerez-vous cet été ?

Laurent Cormier : Le redémarrage de l’activité se fera par cercles concentriques, sur une période globale de 18 mois. Cet été, nous privilégierons la clientèle régionale et nationale. Nous avons la chance d’avoir un important tourisme inter-régional, il représente 27% de nos nuitées françaises. Nous ne retrouverons pas dans l’immédiat la clientèle internationale, qui représente 16 millions de nuitées par an. Nous comptons à nouveau la cibler à partir du mois de septembre. Il faudra une à deux années pour retrouver le niveau d’avant-crise, en fonction des réouvertures des frontières.

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