ALAIN FAVEAU, PRÉSIDENT DE SUNÊLIA : « Le camping n’est pas réservé aux pauvres »

L’Écho touristique : Quelle est l’histoire de Sunêlia ?

Alain Faveau : Quand nous avons créé le groupement en 2005 pour des raisons principalement fiscales, il comptait sept campings qui généraient un chiffre d’affaires de 12 M E. Aujourd’hui, Sunêlia dispose d’une offre de 30 campings en France, deux en Espagne et un en Italie. Ils sont tous sous contrat de licence avec le groupe qui gère pour eux la marque, le marketing, la distribution et le groupement d’achats. On est monté progressivement en puissance tout en gardant une stratégie de niche. La France est le seul pays d’Europe à compter autant de camping. 8 870 au total contre 1 200 en Espagne et 1 100 en Italie. En France, seulement 10 % sont dans un regroupement. Mais ce sont eux qui font la majorité du chiffre d’affaires.

Comment évolue le groupe aujourd’hui ?

En 2013, nous avons réalisé 85 M E de chiffre d’affaires, dont 22 M E uniquement sur le Net. Nous avons peu de sites mais ils sont de très haut de gamme. Les demandes pour nous rejoindre sont nombreuses mais nous sommes très sélectifs pour assurer la maximisation des taux de remplissage des adhérents. Nous misons sur l’espace avec moins de 50 emplacements par hectare, le confort des logements avec plus de 50 % de l’offre en mobil-homes et lodges. Sunêlia est la chaîne la plus équipée en hébergement. Nous avons également développé tout ce qui peut attirer les familles : club enfants, restauration, parcs aquatiques… Depuis trois ans, nous équipons progressivement chaque camping de Spa. La moitié en possède un cette année. L’an prochain, nous lancerons nos premières crèches pour accueillir les enfants à partir de trois mois sous forme d’un système de garde à l’heure. Tout est à la carte, rien n’est imposé.

Qui sont vos clients ?

Nos clients se répartissent à 50/50 entre l’hébergement et l’emplacement. Le premier est surtout prisé des Français, qui représentent 60 % de notre clientèle globale. Le prix moyen est de 1 000 E pour une semaine en hébergement. En très haute saison, les tarifs grimpent jusqu’à 1 500 E la semaine. Contrairement aux idées reçues, le camping n’est pas réservé aux pauvres. Nous pratiquons très peu de promotions. Dans le meilleur des cas, de l’ordre de -10 %.

Travaillez-vous avec les agences de voyages ou les OTAs ?

Pas du tout. Nous ne faisons que de la vente directe. Nous avons fait une tentative avec Afat Voyages en 2005 qui n’a pas du tout motivé les adhérents du réseau. Mais cet échec nous a servi car il nous a permis de nous développer sur le Net très fortement. En France, notre force de vente démarche vivement les comités d’entreprise. Nous communiquons également avec le groupe NRJ depuis cinq ans et sponsorons des jeux sur France 2 depuis dix ans.