Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Airbnb.com face à ses détracteurs

Accusation d'évasion fiscale, pression contre la location courte durée, détournement du logo : Airbnb est attaqué sur différents fronts. Le point sur les griefs et la ligne de défense du groupe.

 

C’est BFM Business qui a critiqué Airbnb pour ses pratiques d'optimisation fiscale. L’icône de l’économie collaborative use avantageusement de la fiscalité irlandaise, et s’acquitte en France d’impôts "ridicules", soit 97 692 euros en 2013, selon la chaîne d'informations économiques.

Optimisation fiscale

L’entreprise californienne, qui a déclaré en France 3,426M€ de chiffre d’affaires et 216 700€ de résultat net en 2013, verse-t-elle dans l’optimisation fiscale comme d’autres géants du web ? "Nous payons nos impôts dans les pays où nous opérons", nous a répondu Emmanuelle Flahault-Franc, porte-parole d’Airbnb.com en France.

Le site, qui prélève des commissions à la fois auprès des hébergeurs et des locataires, reconnaît toutefois le changement suivant : depuis le mois d’avril, les voyageurs et les logements sont enregistrés auprès d'Airbnb Ireland, qui coiffe la filiale de "promotion" Airbnb France, et dépend de l'américaine Airbnb Inc., immatriculée au Delaware, un Etat connu pour son avantageuse fiscalité. Les loyers ne sont a priori pas versés dans l'Hexagone. Des sommes considérables échappent ainsi au fisc.

Selon BFM, Airbnb a aussi ouvert en novembre et décembre 2013 trois nouvelles filiales dans le paradis fiscal de Jersey pour parfaire son dispositif. Puis deux autres en Irlande, détenues par ces filiales jersiaises.

Pression légale

La pression monte, aussi, au niveau légal : le gouvernement de la communauté de Madrid a décidé d’imposer un séjour minimum de cinq nuits dans les maisons et les appartements privés en location.

A Paris, la durée moyenne atteint 5,2 jours chez Airbnb. Or en France, le Syndicat National des Hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat) milite pour un minimum de sept jours. "Nous avions demandé ce délai dans le cadre de la loi Alur, ce que le gouvernement n’a pas retenu dans ses amendements, rappelle Didier Chenet, président du syndicat. Nous reviendrons à la charge auprès du gouvernement à la rentrée. Un meublé touristique n’est pas un hôtel".

"Appliquer une règle de 5 nuits ou de 7 jours est injuste pour le voyageur, réagit Emmanuelle Flahault-Franc. Elle l’est aussi pour les hôtes qui trouvent un complément de revenus avec Airbnb".

Le site, qui n’a pour l'heure rien modifié concernant Madrid, est donc loin de capituler. D'autant que la capitale espagnole pourrait inspirer d’autres villes : "Nous sommes toujours en discussion avec Madrid, comme avec l’ensemble des autorités locales". Le lobbying continue. "Mais si la décision des 5 nuits devient loi, nous encouragerons nos hôtes à la respecter".

Détournement du nouveau logo

C’est le 17 juillet qu’Airbnb.com a dévoilé sa nouvelle identité visuelle, à l’échelle mondiale.

Baptisé Bélo, son nouveau logo a aussitôt été détourné et moqué par différents internautes, à travers des interprétations souvent vulgaires de sa version originale. Le géant de l’hébergement chez l’habitant a ainsi créé un buzz médiatique sans doute inattendu.

Pourtant, le groupe californien avait bien orchestré son changement de look, plusieurs mois à l’avance mais aussi le jour J. "Nous avons tout fait pour que nos hôtes s’approprient notre logo, et jouent avec à travers le site Create", explique Emmanuelle Flahault-Franc.

"Tout changement d’image s’accompagne d’une phase de compréhension et d’adaptation", ajoute-t-elle. Le magazine américain Skift semble, déjà, lui donner raison. Selon un double sondage, la majorité des internautes préfèrent le nouveau logo à l’ancien.

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique