Agences de voyages et voyagistes : l’Insee décrypte le secteur

Vous êtes 28 000

Du moins 28 000 équivalent temps plein, qui œuvrent chaque jour dans les quelque 4 800 “unités légales”, ainsi que les nomme l’Insee. En clair, l’Hexagone comptait en 2016, année de référence de l’étude, quelque 4 800 agences de voyages et voyagistes, qu’il s’agisse de sociétés ou d’entreprises individuelles. Les structures de 10 à 249 salariés y pèsent lourd : elles réalisent la moitié du chiffre d’affaires du secteur. A titre de comparaison, dans l’ensemble des services marchands, un tiers des entreprises de 10 à 249 salariés réalise la moitié du chiffre d’affaires. A l’inverse, les petites structures de moins de 10 salariés représentent très peu économiquement. Elles sont, pour beaucoup, organisées en franchise, rappelle l’Insee. A noter également qu’un quart des “unités légales” du secteur appartient à un groupe de sociétés. Elles génèrent à elles seules plus de trois quarts du chiffre d’affaires ou de la valeur ajoutée du secteur. 

12% du CA produit par des entreprises restructurées

Ces chiffres traduisent aussi le mouvement de concentration du secteur. Prises de participation, fusions, créations de filiales à l’étranger : en moyenne, sur 5 ans, les entreprises concernées par une restructuration représentent 12% du chiffre d’affaires du secteur, contre 7% pour l’ensemble des services marchands, détaille l’Insee. Preuve que le secteur cherche à s’adapter aux évolutions du marché, analyse l’institut. La frontière entre le métier d’agent de voyages et de voyagiste est devenue floue : « certaines agences de voyages conçoivent elles-mêmes leurs offres, tandis que certains voyagistes profitent du développement du e-tourisme et vendent leurs produits directement au client final », rappelle l’Insee.

Un chiffre d’affaires de (presque) 12 milliards d’euros

Bonne nouvelle : le chiffre d’affaires du secteur augmente ! En 2016, les 4 800 structures du voyage ont réalisé un chiffre d’affaires de 11,8 milliards d’euros. En moyenne, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 3,1% entre 2000 et 2016. C’est toutefois moins que dans l’ensemble des services marchands (3,7%). En cause, la crise économique de 2008, qui avait nettement impacté l’industrie. L’activité a baissé de 4,3% par an entre 2008 et 2011. Reste qu’avant et après cette période, l’activité du secteur s’est montré très dynamique : +5,9% de croissance moyenne annuelle entre 200 et 2008 (1,2 point de plus que l’ensemble des services marchands) et +3,4% entre 2011 et 2016 (0,8 point de plus). En 2017, elle se poursuivait au même rythme que l’ensemble des services marchands, note l’Insee.

98% du CA de conception et vente de voyages

Et un tout petit 2% provient de l’événementiel, de l’hébergement touristique et des fonctions de soutien. Les structures du secteur réalisent en effet 98% de leur chiffre d’affaires dans la conception de voyages, la vente de voyages, de vols et d’hébergements. « Cœur de métier du voyagiste, la conception de voyages représente à elle-seule les deux tiers du chiffre d’affaires du secteur. Des voyages vendus à part égales à d’autres entreprises, ou directement au client final. Les 30% restants concernent la vente de voyages organisés par des tiers, la vente de transports et d’hébergements seuls et quelques activités de billetterie« , détaille l’Insee. Les voyages conçus pour le client final se répartissent équitablement entre voyages à vers l’Union européenne et voyages en dehors de cette zone.

50% du CA provient des entreprises

46% du chiffre d’affaires des agences de voyages et voyagistes provient des particuliers, auxquels il convient d’ajouter les 4% générés par les administrations ou les collectivités locales. L’autre moitié du chiffre d’affaires des agences de voyages et voyagistes provient d’une clientèle d’entreprises, qui sont donc les premières clientes du secteur, révèle également l’Insee.

Les résultats de l’étude menée par l’Insee sont issus de trois sources : les indices de chiffre d’affaires dans les services ; le dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprises (Ésane) ; les données relatives à l’enquête sur les liaisons financières entre sociétés (Lifi).

L’étude complète de l’Insee, c’est ici.