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Aérien : la situation se détériore encore pour Alitalia

Alitalia a été placée sous tutelle du gouvernement italien en mai 2017. Sa situation est toujours incertaine alors que ses dettes s’accumulent…

L’avenir d’Alitalia s’assombrit encore. La prolongation d »au moins huit semaines demandée par Ferrovie dello Stato (et Atlantia) pour la présentation d’une offre ferme – révélée par le Corriere della Sera – soulève des doutes, notamment juridiques, aux yeux des commissaires en charge du dossier. Il y a quelques jours, le média économique italien révélait que Alitalia perdait 715 000 euros par jour. Rappelons qu’Atlantia exploite notamment les aéroports de Rome et est contrôlée par la famille Benetton, et Ferrovie dello Stato (FS) est l’opérateur public ferroviaire italien.

Enrico Laghi, Daniele Discepolo et Stefano Paleari, les commissaires en charge du dossier Alitalia, auraient exprimé de nombreuses réserves quant à l’énième extension demandée par les chemins de fer italiens pour développer un consortium qui prévoit l’entrée d’un « partenaire industriel » comme Delta Air Lines ou Lufthansa.

Une lettre qui ne passe pas

Selon le média italien, il y a un certain mécontentement à la tête du ministère du Développement dirigé par Stefano Patuanelli. Le Trésor public italien devrait être appelé à débourser au moins 250 millions pour un autre prêt avec un risque de rejet par l’Union Européenne. La compagnie italienne a déjà reçu un prêt-relais de 900 millions d’euros.

Selon les trois sources du média italien, le ton de la lettre envoyée par Ferrovie dello Stato (et Atlantia) pour demander plus de temps (ce serait la septième extension) afin de trouver un accord avec Delta ou, avec Lufthansa, n’a pas été apprécié.

Réponse dans 48 heures

Les commissaires vont prendre 48 heures pour réfléchir à l’ extension accordée à la compagnie. S’il est prématuré d’imaginer la liquidation d’Alitalia pour protéger les créanciers privilégiés, ce feuilleton sans fin vire au drame. Le risque désormais est de voir la naissance d’un consortium pas avant mars 2020. Avec une dette qui gonfle et une image de marque qui se brouille. Avec les faillites récentes, les consommateurs sont très vigilants.

A Francfort, un porte-parole de Lufthansa a réitéré la proposition de Lufthansa pour une collaboration commerciale mais a nié tout intérêt à investir dans Alitalia. La compagnie allemande ne veut pas répéter l’expérience « traumatisante » de l’acquisition d’Air Berlin. Mais ces dernières semaines, elle essaie de trouver où investir : sur sa table se trouvent les dossiers Condor, Norwegian Air, Sas, Adria Airways. Alitalia n’est pas la seule…

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