3 Sidi Bou Saïd
Outremer et azur
Avec ses airs de carte postale, ce coquet village qui domine la mer, à flanc de falaises, entre cactus, agaves et bigaradiers, est irrésistible pour les photographes. Sur le blanc immaculé des murs, sans cesse repeints, se détache le bleu cru des portes et fenêtres, aussi vif par beau temps que l’outremer de la Méditerranée ou l’azur du ciel. Le tombeau de l’ascète soufi, qui avait donné au XIIIe siècle son nom à ce gros bourg, est toujours vénéré dans une zaouïa près de la mosquée. En revanche, l’ancienne entrée du bâtiment est devenue le Café des nattes, mondialement connu, où l’on vient siroter son thé aux pignons de pin. À partir du XVIIe siècle, les courtisans des beys y construisirent des résidences d’été dont le raffinement reste dissimulé derrière de hauts murs, volets et moucharabiehs. Puis à partir des XIXe et XXe siècles, Sidi Bou Saïd, fréquenté par des écrivains et des artistes (Chateaubriand, Flaubert, Lamartine, Gide, Colette, Simone de Beauvoir ou Paul Klee), devint le lieu le plus branché de Tunisie. En haute saison, entre les vendeurs de jasmin, de beignets ou de cages d’oiseaux, l’affluence y est telle que la bimbeloterie noie un peu la beauté du lieu.
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