2025, l’année des retombées JO sur le marché français

« Après l’euphorie post-Covid, nous arrivons sur une phase d’atterrissage en douceur des performances de l’hôtellerie française », résume Olivier Petit, directeur général d’In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie.

« Si les Jeux olympiques ont constitué une page de publicité fantastique pour la destination France, les retombées ne sont pas immédiates. Cela s’inscrit dans le temps », ajoute le dirigeant.

L’an dernier, la Côte d’Azur a bénéficié d’une belle dynamique (+5%) alors que l’Île-de-France enregistre un chiffre d’affaires stable comparé à l’année 2023. « Paris a vécu une année en montagnes russes », rappelle Olivier Petit. L’impact des Jeux olympiques et paralympiques sur le business de l’hôtellerie parisienne a été contrasté. Un pic d’activité a été enregistré en juillet et août, mais il a été contrebalancé par une baisse significative en juin et septembre.

Disparités régionales

Dans le détail, certaines villes ont bénéficié d’un afflux touristique, comme Lille (+5%) et Châteauroux (+120% sur le RevPar), grâce notamment à l’accueil des épreuves de tir. En revanche, d’autres localités ont souffert d’un recul, comme Lyon (-4%), marquée par l’absence du salon Sirha et de la Coupe du Monde de Rugby. « Et les concerts de Taylor Swift n’ont pas compensé cette baisse », ajoute Olivier Petit.

L’an dernier, le climat a joué aussi un rôle clé. Alors que les littoraux nord et ouest ont souffert d’un été pluvieux, le littoral méditerranéen a affiché une progression de 5 à 6%. Au niveau des catégories d’hôtels, le haut de gamme et le luxe ont tiré leur épingle du jeu (+5% de chiffre d’affaires), tandis que le milieu de gamme est resté stable et l’économique/super-économique a enregistré une baisse (-1 à -2%).

Croissance de 4% pour l’hôtellerie parisienne cette année 

Insistant sur l’effet JO, Olivier Petit rappelle que « les bénéfices et les retombées se feront sur le moyen terme ». Et même dès cette année si l’on en juge par la « présence en nombre de clientèles internationales lors des dernières vacances de Noël ». Selon les données In Extenso / Deloitte, l’hôtellerie parisienne table sur une prévision de croissance de 4%.   

En région, la tendance sera plus hétérogène, avec certains territoires bénéficiant d’événements structurants (salon Syrha à Lyon, Transat Jacques Vabre au Havre…) tandis que d’autres pourraient souffrir d’un ralentissement économique. À noter aussi que le calendrier des jours fériés, particulièrement favorable cette année, devrait plaider en faveur de l’hôtellerie et du tourisme français.

De nouveaux défis pour l’hôtellerie française

Indépendamment des chiffres de fréquentation, l’hôtellerie française fait face à des mutations profondes. C’est aussi ce qu’a voulu rappeler Olivier Petit dans son intervention lors de la conférence vendredi dernier sur « les tendances de l’hôtellerie » au Cnit La Défense.  

« Si les difficultés de recrutement semblent s’atténuer, de nouveaux défis émergent, notamment l’intégration de la technologie et de l’intelligence artificielle pour améliorer l’expérience client et optimiser les opérations. »

Par ailleurs, malgré un contexte incertain, l’activité transactionnelle reste dynamique, avec 2,5 milliards d’actifs échangés en 2024. « Cette résilience témoigne de l’attractivité du secteur auprès des investisseurs, tant français qu’internationaux » ajoute le consultant, qui souligne également « la montée en puissance des critères ESG » (pour Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).