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Voyageurs du Monde va créer son réceptif France

Le groupe veut accélérer sa croissance sur les marchés étrangers, notamment grâce à une offre réceptive dans l’Hexagone. Dès l’an prochain ? Tout dépend d’Ebola, répond Jean-François Rial, qui craint les effets très négatifs de l’épidémie sur l’activité 2015.

Voyageurs du Monde sort du bois sur le réceptif en France. En réflexion depuis de nombreux mois déjà, le projet de lancement d’une offre dédiée aux étrangers visitant l’Hexagone pourrait prendre corps dès l’an prochain, a annoncé ce jeudi matin Jean-François Rial, le PDG, lors de la conférence de presse d’annonce des résultats semestriels du groupe.

"On a déjà investi la destination France dans le passé, mais c’était pour la clientèle française et en bricolant, a-t-il expliqué. Pour vendre la France à l’étranger, il faut créer un réceptif", car l’offre existante est soit destinée au marché "de masse", soit à des segments de clientèles "ultra-pointus".

Il s’agirait donc pour Voyageurs de proposer dans l’Hexagone des "voyages individuels sur mesure en itinérant", mais "pas de séjours", poursuit le PDG du groupe. Une approche fidèle à sa philosophie, avec des propositions comparables par exemple "à ce qu’on fait en Italie". L’offre France serait d’ailleurs commercialisée sous les marques "Voyageurs du Monde et Voyageurs en France selon les marchés auxquels on s’adresse". Elle pourrait mobiliser une équipe de 6 à 8 personnes dédiées.

La demande étrangère en forte croissance

Avec ce réceptif, le groupe entend évidemment accélérer son développement sur les marchés étrangers, considérés comme les principaux réservoirs de croissance pour les prochaines années. Toutes marques confondues, les non-Français représentent aujourd’hui environ 20% du total des clients du groupe, avec une quarantaine de nationalités dont beaucoup d’Américains et de Britanniques.

Cette proportion est toutefois plus réduite si l’on exclut les clients des pays francophones où les TO du groupe sont déjà implantés (Suisse, Belgique, Canada). Sur la marque Voyageurs du Monde, la part d’étrangers en dehors de ces marchés francophones n’est ainsi que de 8%. "Mais on constate que la demande est en forte croissance, sans même qu’on aille la chercher, uniquement grâce au bouche à oreille et à certains de nos produits comme le bateau Steam Ship Soudan en Egypte ou la Villa Bahia au Brésil, indique Jean-François Rial. On va désormais changer de braquet."

De manière immédiate, l’effort va être porté sur la clientèle francophone vivant à l’étranger (hors Canada, Suisse et Belgique), ce qui ne nécessitera "pas d’investissement très important" et passera uniquement par le web. La traduction des sites existants en anglais sera la deuxième étape, là encore considérée comme relativement facile et rapide à mettre en œuvre.

Ebola pourrait peser très négativement sur l'activité en 2015

Le lancement du réceptif France n’interviendra qu’en troisième lieu et nécessitera cette fois des investissements beaucoup plus conséquents. Le groupe reste donc prudent sur le timing de mise en oeuvre. Ce pourrait être 2015, mais seulement en fonction de "ce qui va se passer avec Ebola", lâche Jean-François Rial, qui confie son inquiétude face aux conséquences de l’épidémie.

"Oui", cette dernière risque d’avoir un impact très négatif sur l’activité du groupe l’an prochain, estime son PDG. Selon lui, le plus grand danger est qu’elle risque de "dissuader les gens de prendre l’avion". Des propos qu’il nuance cependant en rappelant que le SRAS, en 2003, n’avait pas entraîné de baisse du CA.

Il évoque également les incertitudes relatives aux destinations à majorité musulmane dans lesquelles le Quai d’Orsay a appelé à une vigilance renforcée. "Au Maroc, par exemple, on n’enregistre plus aucune réservation, c’est dramatique, je n’ai jamais vu ça", souligne-t-il, indiquant que la situation est comparable également à Oman ou en Tanzanie. L’impact sera aussi négatif en Egypte, alors même que la destination "redémarrait très fort".

Entre le 25 septembre (date de diffusion du communiqué du ministère des Affaires étrangères) et le 11 octobre, le groupe Voyageurs dit avoir enregistré une baisse de son CA de 2%. Un recul a priori limité, mais qui intervient alors que l’entreprise enregistrait cette année une croissance très nette.

Un CA en hausse de 11,2% au premier semestre

Au cours du premier semestre de l’exercice (au 30 juin 2014), le groupe a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 141,9 M€, soit 11,2% de plus que l’année précédente. La croissance a été en partie boostée par la Coupe du Monde au Brésil (dont Voyageurs du Monde était le partenaire TO exclusif en France), qui a rapporté 8,2 M€ sur l’année. Hors effet Mondial, la progression de l’activité ressort à +6,8%, avec des hausses respectives de 9,3% pour le voyage sur mesure (+18,2% avec la Coupe du Monde) et de 4,3% pour le voyage d’aventure. Ces deux lignes d’activité représentent désormais 90% du CA du groupe, soit l’objectif qui était défini.

Les résultats financiers sont également en nette progression, même si le premier semestre reste "structurellement déficitaire" pour le groupe. La perte d’exploitation s’est améliorée de 39,6% par rapport à l’an dernier, à -2,9 millions d’euros, et la perte nette s’est réduite de 51,4%, à -1,7 M€.

Au 11 octobre, le groupe indique avoir déjà réalisé 91% de son CA 2013, soit une activité en croissance de 8,6% (6% hors effet Coup du Monde). "Sauf événement particulier", il table sur une "croissance significative" de son chiffre d’affaires et de ses résultats sur l’ensemble de l’exercice 2014.

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