Voyageurs du Monde l’insubmersible
Le Printemps arabe et le tsunami japonais n'auront pas eu raison des finances du groupe. Bien qu'en recul, le résultat net est resté nettement bénéficiaire en 2011.
L'insolent succès de Voyageurs du Monde aura résisté aux soubresauts de 2011. Malgré les révolutions arabes et l'accident nucléaire de Fukushima, venus s'ajouter à une crise économique persistante, le groupe a maintenu sa rentabilité dans le vert l'an dernier, affichant un résultat net bénéficiaire de 5,8 millions d'euros. Le chiffre d'affaires, établi à 278,3 millions d'euros, a progressé de 3,2 % à périmètre comparable, et de 6,8 % en prenant en compte les acquisitions de Chamina Sylva (TO de randonnées en France) et de Uniktour (spécialiste du sur-mesure sur le marché canadien), pour un volume global de clients d'environ 150 000 pax.
Pas de cocorico pour autant car bien que positif, le profit de l'entreprise a baissé de 9,4 % par rapport à 2010. La faute en particulier au Maroc et à l'Égypte, qui ont généré une perte de 500 000 E, contre un gain du même montant l'année précédente. « C'est la première fois qu'on perd de l'argent au Maroc », reconnaît d'ailleurs Jean-François Rial, le PDG du groupe. Jordanie, Chine et Vietnam complètent la liste des destinations en difficulté l'an dernier, celles du sud de l'Europe s'affichant au contraire en progression.
Dans le détail, le groupe a encore renforcé ses deux activités principales, les voyages sur mesure (+8,1 % en CA) et les voyages d'aventures (+10,3 %), qui génèrent désormais près de 90 % de son chiffre d'affaires global, alors que les produits pour collectivités (CE, etc.) et surtout les circuits accompagnés sont en recul. Autre enseignement : « c'est la marque Comptoir, plutôt moyen de gamme, qui a le plus performé l'an dernier, avec un CA en hausse de 15 % (à environ 40 ME, ndlr), explique Jean-François Rial. Idem pour Terres d'Av, qui marche plutôt bien, à +4% sur l'année (environ 50 ME, ndlr). Àl'inverse, la marque Voyageurs a tendance à souffrir sur le haut de gamme depuis plusieurs mois. » Générant environ 150 ME de CA, elle a affiché une croissance de 3 % en 2011.
Le ralentissement de la croissance semble toutefois perceptible sur l'ensemble de l'activité du groupe au premier trimestre 2012. Le nombre de départs enregistrés durant les trois premiers mois de l'année est en légère progression de 1 % par rapport à la même période l'an dernier, mais le CA en portefeuille à fin avril (départs déjà réalisés et réservations engrangées) stagne à -1 %. « La situation est catastrophique en Égypte, on vend encore moins que l'an dernier à cette époque », constate Jean-François Rial, qui estime cependant les réservations sur le SteamShip Sudan, le bateau de croisière sur le Nil que possède le groupe, « suffisantes pour assurer la continuité du service ». Préférant rester prudent, il table au global sur une année 2012 de stabilité des résultats.
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