Un hiver à l’étale pour les voyagistes
L'hiver devrait rester stable par rapport la saison 2013/2014, selon un pré-bilan du Seto. Si la saison d'été semble mieux engagée, l'attentat d'hier en Tunisie risque de ralentir les prises de commandes.
En marge du Salon Mondial du Tourisme à Paris, le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) a présenté cet après-midi un pré-bilan de la saison hiver pour la période 1er novembre 2014-28 février 2015.
Les voyagistes anticipent une stagnation par rapport à l'hiver 2013-2014 déjà difficile. Ils ont fait voyager au cours de ces quatre mois 775 137 clients, ce qui correspond à un soubresaut de l'activité de +0,7% par rapport à la même période de l'exercice précédent. "On a bien maîtrisé nos tarifs en période de crise, estime René-Marc Chikli, président du Seto. On est à l'étale, mais c'est finalement assez satisfaisant".
La France en forme, le long-courrier à la peine
Dans le même temps, les TO ont enregistré un volume d'affaires pour les voyages à forfaits de 979 millions d'euros, en retrait de 1,4%. La recette unitaire moyenne s'est rétractée de 2,1% pour s'établir à 1 263€ (contre 1 290€ au cours des quatre mois correspondants de 2013-2014).
La France a bien tiré son épingle du jeu avec un volume d'affaires de 116M€, en hausse de 12,6%, avec un nombre de clients qui a progressé de 11,1% à 194 338. Le forfait moyen a augmenté à 594€ (+1,3%). Les destinations moyen-courriers se sont contentées d'une très légère croissance, tirée par l'Europe du Sud, à 200M€ de volume d'affaires (+1,3%) pour 272 381 clients (+2,1%). La recette unitaire s'affiche donc en baisse, à 733€ (-0,8%).
Comme lors des deux dernières saisons, c'est le long-courrier qui fait grise mine avec un volume d'affaires en retrait de 4,3% pour 308 418 clients (-6,1%). En raison notamment de la hausse du dollar, la recette unitaire reste toutefois positive (+1,9%), à 2 153€.
Un calendrier défavorable
Au vu de ces premiers résultats, "il est d'ores et déjà établi que la saison d'hiver, à fin avril, se terminera sur un trafic plus ou moins au niveau de l'hiver précédent avec une baisse de la recette unitaire", indique le Seto. Le syndicat pointe en particulier deux aléas pour la fin de saison hivernale : l'impact défavorable du calendrier scolaire, avec un décalage d'une partie des vacances de printemps sur le mois de mai. De même, le "contexte géopolitique a contribué à ce que les réservations vers des destinations phares comme la Tunisie, le Maroc et la Turquie n'ont démarré que tardivement".
L'attentat d'hier à Tunis ne devrait pas inverser la tendance et évidemment peser sur les prises de commandes estivales.
Celles-ci pourtant, au 28 février, affichaient plutôt un certain dynamisme. A l'exception du mois de juin (-7%), les carnets de réservation sont à la hausse, à +2% sur le mois de juillet toutes destinations confondues, +2% sur le mois d'août et même +8% sur le mois de septembre. La recette unitaire s'affiche néanmoins en recul de 4%, "du fait d'un mix destinations-produits qui évolue et d'une pression du marché accrue", explique René-Marc Chikli, président de du Seto.
L'attentat de Tunis va peser sur l'été
Le Seto note "un excellent démarrage" de plusieurs destinations classiques du bassin méditerranéen, à l'instar de Chypre (+198%), du Portugal continental (+93%) et des Canaries (+56%). Restent cependant en points noirs la Tunisie (-19%), le Maroc (-34%) et la Turquie (-45%), que les évènement d'hier à Tunis ne vont pas contribuer à relever.
En long-courrier, les prises de commande vers Cuba (+113%), le Canada (+8%) et la République dominicaine (+7,5%) sont de bon augure, même si le Seto marque une certaine inquiétude. Selon le cabinet ForwardKeys, le marché français affiche vers les destinations lointaines "un retard" par rapport à d'autres marchés européens.
