Un avion Air France évite une collision avec un drone au-dessus de Roissy
» Le drame a été évité de justesse le 19 février alors qu'un Airbus A320 d'Air France a frôlé un drone à proximité des pistes de Roissy. Un incident qui remet sur le devant de la scène la question de la réglementation de ces engins volants. »
A quelques mètres près, l'Airbus A320 d'Air France reliant Barcelone à Paris le 19 février aurait pu être le premier avion de ligne à connaître un grave accident impliquant une collision avec un drone, indique un rapport du Bureau d'enquêtes et d'analyse (BEA) publié le 3 mars.
A cinq mètres de l'aile gauche
Alors que l'appareil s'apprête à atterrir à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, se trouvant à une altitude de 5500 pieds (environ 1600 mètres), "le copilote aperçoit un drone dans ses 11h", indique le BEA. Le copilote "déconnecte le pilote automatique et effectue une ressource souple (manoeuvre d'évitement, ndlr)", précise-t-il.
Le commandant de bord, qui a pu observer l'engin, "estime qu'il passe environ cinq mètres en dessous de l'aile gauche de l'avion". L'équipage a immédiatement informé le contrôle aérien de la présence du drone et atterri sans autre incident.
Une réglementation non respectée
L'enquête, qui est toujours en cours, doit déterminer ce que faisait le drone à une telle altitude alors même que selon la réglementation de la DGAC, entrée en vigueur le 1er janvier 2016, les drones ne sont pas autorisés à voler au-dessus de 150 mètres, ni à proximité des aéroports.
Le BEA ne précise ni le nombre de personnes à bord de l'avion – un A320 peut transporter environ 160 passagers – ni les dimensions de l'engin évité. Compte tenu de l'altitude, il devait cependant s'agir d'un appareil puissant.
Une catastrophe aérienne évitée
Pour Michel Polacco, spécialiste aéronautique de France Info, quelle que soit le modèle du drone, l'incident aurait pu être dramatique. "La collision entre un petit drone, même si il ne pèse que quelques kilos, et un avion peut provoquer de graves dégradations sur un avion. Cela peut même rendre l'équipage incapable de piloter cet avion, s'il y a une fracture du cockpit ou du pare-brise. Avec un choc à 600 km/h, on peut parfaitement créer une catastrophe aérienne", explique-t-il.
En France, en 2015, trois drones ont été aperçus à proximité de l'aéroport d'Orly et deux à Roissy. Dans le monde, 200 collissions entre des avions et des drones auraient été esquivées au cours des six dernières années. Trop petits, les engins échappent pour l'instant au contrôle aérien effectué par radars.
