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un Anglais à la mer

Son accent ne laisse aucun doute. À 60 ans, le patron de LMS Croisières n'a rien perdu de sa touche British. Mais il connaît si bien le marché français qu'il se propose de le conquérir pour le compte de compagnies internationales.

Dans la famille Sharp, on a le pied marin. Né en Angleterre, mais résolument ancré en France où il vit depuis près de trente ans, Nicholas, fondateur et directeur général de LMS Croisières, descend d'une longue lignée d'officiers de marine. Son père et les deux générations précédentes étaient engagés dans la Royal Navy. Une carrière militaire à laquelle le jeune homme d'alors a préféré tourner le dos pour explorer des voies plus terrestres. Après avoir étudié l'histoire à l'université de Bristol, où il se passionne pour l'époque médiévale, il ouvre un restaurant avec un ami dans la campagne du sud de l'Angleterre, puis s'improvise critique gastronomique. Parti s'installer à New York, il trouve un emploi dans l'import-export de vin. Sa première femme, française, l'accompagne dans cet épisode américain et c'est elle, ou plus exactement son père, Jean Héliopoulos, qui le ramène à la mer. L'homme, fondateur des Kappa Clubs, est agent général des compagnies Costa et Chandris. « C'est par son biais que tout a commencé pour moi dans la croisière », raconte Nicholas Sharp depuis ses bureaux de Levallois, dans un costume bleu nuit, couleur capitaine.

À 60 ans, l'homme a le CV d'un vieux loup de mer et la fougue intacte d'un jeune navigateur. C'est que l'aventure entrepreneuriale a quelque chose de nouveau pour lui. Après plus de vingt ans de services chez quelques-uns des plus gros armateurs, il a officiellement lancé LMS Croisières en mars 2015 grâce au fonds GLM Investissement. Immatriculée auprès d'Atout France, l'agence commercialise les produits de différentes compagnies maritimes et fluviales. Si l'autrichienne Lüftner, qu'il connaît depuis ses débuts dans le secteur, reste son plus gros client, il représente également la croate Katarina Line, la grecque Nicko ou encore la monégasque Silversea. Autant d'entreprises désireuses de conquérir le marché hexagonal, que le chef d'entreprise connaît fort bien. En 1991, il s'installe à Paris où il intègre Mondocruises. Puis c'est la rencontre, déterminante, avec Antonio Donsanti, DG de MSC Croisières en France. Nicholas Sharp est alors propulsé directeur commercial de l'armateur italien. « C'était les tout premiers pas de MSC en France, une effusion permanente ! » se souvient-il. Après dix-sept ans, il lâche la barre. « À la fin, je n'en pouvais plus. Il y avait trop de pression », confie-t-il. Il démissionne en 2007 mais ne tarde pas à revenir sur le pont.

Repéré par Richard D. Fain, le patron du groupe Royal Caribbean, il prend la tête de Croisières de France début 2008. « LMS mis à part, c'est le moment que j'ai préféré dans ma carrière : tout était à faire ! » souligne celui qui, déjà, aimait être maître à bord. À la faveur d'un changement de management chez Pullmantur, la maison mère de CDF, il est remercié. « C'était un bon divorce, mais ça m'a vraiment fait un pincement au coeur », reconnaît l'entrepreneur. C'est peut-être le déclic dont il avait besoin pour se jeter à l'eau : après un bref passage chez Luis Cruises, le quinquagénaire lance son activité de consulting puis crée sa société. « C'est une liberté incroyable ! Au quotidien, mes activités ressemblent à ce que je pouvais faire chez Croisières de France. Mais maintenant, j'ai vraiment la mainmise sur tout », explique ce passionné d'histoire qui endosse le costume de "croisé " des croisières avec un flegme tout britannique.

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