Tunisie : que répondre à vos clients inquiets ?

Les voyagistes membres du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) n'ont pas constaté, depuis 48 heures, de vague d'annulations vers la Tunisie, frappée par un attentat meurtrier mercredi 18 mars. C'est ce qu'a déclaré hier René-Marc Chikli, président du syndicat. "Il y a une vraie solidarité qui se manifeste", souligne-t-il.

Solidarité et soutien

Cette solidarité était palpable jeudi dans les allées du Salon Mondial du Tourisme, et notamment sur le stand de la Tunisie, très fréquenté; les représentants de la destination ont reçu tout au long de la journée de nombreuses marques de sympathie et de soutien, des badauds comme des officiels.

"Il faut que les Français continuent d'aller en Tunisie", a notamment déclaré Matthias Fekl, le secrétaire d'état au Tourisme qui a modifié son parcours pour rencontrer Leila Tekaia, la directrice de l'ONTT. 

Pour répondre et rassurer les clients qui ne vont cependant pas manquer de poser des questions, voilà ce qu'il faut savoir en résumé.

1. Les excursions sont suspendues jusqu'à nouvel ordre

Les voyages vers la Tunisie se poursuivent normalement. Les voyagistes n'ont pas modifié leurs conditions générales de vente. La seule modification à ce jour, et jusqu'à nouvel ordre, est l'annulation des excursions sur les sites touristiques.

"Nous attendons que les autorités tunisiennes aient mis en place le dispostif de sécrurité adéquat. Un équivalent de Vigipirate devrait être opérationnel dans les prochains jours, nous l'espérons. Ce n'est qu'à ce moment là que nous reprendrons les excursions", explique René-Marc Chikli. Le Comex du Seto a acté cette décision dès mercredi soir.

 "Nos clients ne sont pas contents de cette suspension, mais il faut attendre l'annonce de mesures significatives. Il s'agit notamment d'étendre aux sites touristiques les consignes de sécurité dont bénéficient déjà les zones balnéaires tunisiennes".

2. Le quai d'Orsay ne déconseille pas la Tunisie

Sur son site de Conseils aux voyageurs, le ministère des Affaires étrangères ne déconseille quant à lui pas la destination.

Dès le 18 mars, le quai d'Orsay recommandait aux ressortissants français "d'éviter la zone du Musée du Bardo et du Parlement". Depuis hier, il précise qu'il convient d'être "particulièrement vigilants" dans tout le pays, mais seules les zones frontières restent déconseillées.

3. Les engagements vont être maintenus

De leur côté, les tour-opérateurs annoncent qu'ils vont faire "le maximum" pour maintenir leurs engagements et plans de vols comme prévu avant l'attentat.

"Il faut maintenir les capacités", affirme René-Marc Chikli même s'il reconnaît qu'il est difficile d'anticiper les réactions des Français. "Nous prévoyons aussi des actions communes avec les autorités tunisiennes comme nous l'avons fait récemment avec le Maroc", annonce t-il.

4. Une destination "irremplaçable"

"S'il faut trouver  des accords avec les compagnies pour subventionner un temps la destination, nous le ferons", précise-t-il encore. "Les mois d'avril, mai et juin vont certainement être difficiles, mais nous devons être prêts à répondre à la demande estivale car la Tunisie reste une destination irremplaçable pour les Français". En balnéaire, le pays offre des prix quasi imbattables, dans des destinations loin de la capitale, comme Djerba. L'argument prix sera sans doute utile pour convaincre des indécis. Mais sera-t-il suffisant ?

Croisée hier sur le SMT, Isabelle Cordier, directrice générale de Carrefour Voyages, nous précisait avoir enregistré sur son stand  plusieurs ventes vers la Tunisie. "Heureusement, les clients font maintenant la part des choses et se sont endurcis face aux risques d'attentats qui peuvent survenir n'importe où".