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Travailler en Chine : les bons conseils pour réussir son expatriation

Faire le grand bond en avant et partir accomplir une partie de sa carrière en Chine séduit un nombre croissant de professionnels du tourisme, notamment dans l'hôtellerie et la restauration. Mais mieux vaut connaître le mode d'emploi du pays. Décryptage avec Alain Jacob, du cabinet spécialiste en recrutement  AJ Conseil.

Les grands groupes chinois sont passés à l'offensive en Europe et aux Etats-Unis, faisant leurs emplettes désormais à grande échelle dans le secteur touristique.

Des opportunités à saisir

Fosun (Club Med et la Compagnie des Alpes), Jin Jiang (AccorHotels et Louvre Hotel Group), HNA (Pierre&Vacances, Carlson Hotels et sa chaîne Radisson)… Pas une semaine désormais sans que soient annoncés une prise de participation, une coentreprise, un partenariat,  l'hébergement et l'hôtellerie étant les cibles privilégiées.

Cet appétit à l'international, dopé par une croissance intérieure toujours soutenue, va de pair avec le développement sur place d'une  économie où les classes moyennes chinoises accèdent à de nouveaux moyens et loisirs.

Bref, la Chine n'en finit pas de s'éveiller avec des besoins croissants en expertise et savoir-faire. "Le marché intérieur chinois est extrêmement dynamique", constate Alain Jacob, fondateur et directeur général d'AJ Conseil, cabinet spécialiste du recrutement dans l'hôtellerie, le luxe, la restauration et le tourisme. "Les Chinois de la classe moyenne voyagent de plus en plus dans leur propre pays. Des chaînes hôtelières chinoises se développent, des indépendants locaux se lancent. Ils manquent de compétences et ont de gros besoins en personnels qualifiés. Ce sont des opportunités à saisir d'autant que les Français et la France bénéficient d'une excellente réputation en termes de savoir-faire et d'un vrai capital sympathie".

Il faut cependant être prêt à partir en connaissance de cause. Alain Jacob livre le mode d'emploi d'une expatriation réussie en listant les plus… et les moins.

Ce qu'il faut savoir

1. Prendre en compte la géographie et la taille du pays. Au-delà de Pékin, Shanghai et Hong Kong qui aimantent les candidats au départ, d'autres métropoles chinoises sont porteuses mais pas forcément aussi attractives. "Affluence, pollution interfèrent sur le cadre et la qualité de vie", prévient AJ Conseil.

2. Parler chinois est naturellement un vrai plus. Les nouveaux employeurs potentiels ne maîtrisent souvent que partiellement l'anglais et pas du tout le français. Un bon conseil : trouver un ou une fiancée chinois(e) qui parle anglais fera progresser plus vite dans l'apprentissage du chinois, conseille avec humour Alain Jacob.

3. Partir dès la fin de ses études, en tant que jeune diplômé est préférable. On a moins d'attaches, plus de disponibilités et c'est formateur. Par ailleurs, l'expérience, quelle que soit sa durée, sera un plus sur un CV. "C'est d'autant plus intéressant qu'on peut accéder rapidement en Chine à des postes de responsabilités élevés", remarque Alain Jacob. "Du fait du manque de personnel qualifié sur place, on se retrouve très vite aux manettes, beaucoup plus facilement qu'en Europe".

3. Cultiver l'humilité. "Arriver en territoire conquis avec un sentiment de supériorité, certes souvent réelle, indispose les Chinois. Diplomatie, sens du compromis, patience et adaptation sont des qualités indispensables. Et il faut savoir que les conditions d'immigration sont très strictes et sélectives.

4. Accepter une approche pragmatique, typiquement chinoise. "Les Chinois n'ont absolument pas le sens du détail", explique Alain Jacob. "Ils sont dans l'immédiateté et veulent gagner de l'argent vite sans forcément s'intéresser à la qualité qui est chez nous un prérequis. Et ils ont peu d'états d'âme au risque de flirter avec la malhonnêteté de notre point de vue occidental. Bref, là aussi esprit de compromis et souplesse s'imposent". Il faut remiser son exigence et faire preuve de patience.

5. Compenser avec des salaires alléchants. Les rémunérations sont en général de 25 à 30% plus élevées qu'en Europe pour un poste équivalent, estime Alain Jacob, de quoi accepter plus facilement quelques désagréments.

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