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TO : l’évolution des destinations depuis 10 ans

En une décennie, et encore plus depuis 5 ans et les révolutions arabes, les voyagistes ont opéré un basculement spectaculaire vers l'Europe du Sud. Le Seto a mis en chiffres la nouvelle répartition des parts de marché, destination par destination.

 

A l'occasion de la présentation de son baromètre semestriel, le Seto (Syndicat des entreprises du tour-operating) s'est livré à un comparatif très instructif entre l'hiver 2004-2005 et l'hiver 2015-2016.

L'Espagne occupe le terrain

Le constat est à la fois dramatiquement parlant pour des destinations historiques aujourd'hui sinistrées, et flatteur pour les tour-opérateurs qui ont su, en 11 ans, trouver des solutions alternatives pour rebondir. "Le phénomène s'est accéléré surtout depuis 2011. En cinq ans, on a assisté à un renversement de tendances spectaculaire", commente Jurgen Bachmann, secrétaire général du syndicat.

Il y a 11 ans, l'Espagne était très peu programmée par les voyagistes. Facile d'accès, la destination était très désintermédiée à l'exception des Canaries qui figuraient dans les brochures essentiellement hiver de quelques généralistes et spécialistes. Géopolitique et considérations sécuritaiares ont complètement changé la donne.

Avec 40,5% de parts de marché au cours de l'hiver dernier, l'Espagne est aujourd'hui la première destination moyen-courrier des voyagistes français. En une seule année, elle a progressé d'encore presque 7%  puisqu'elle représentait 34% de parts de marché en 2014-2015.

Un bond spectaculaire qui s'est évidemment fait au détriment des destinations hivernales historiques du marché français. Si le Maroc a lâché du lest, la prédominance de la Tunisie, et surtout de l'Egypte dans l'activité des TO, s'est effacée de manière spectaculaire. La Tunisie est ainsi passée de 16,1% de parts de marché en 2004-2005, à 6% en 2014-2015, puis 1,6% en 2015-2016.

L'Europe du Sud est sans conteste le nouveau terrain de jeu des voyagistes qui contrôlent de plus en plus les pays de la rive nord de la Méditerranée. "Ils ont su faire migrer les clients en déplaçant les capacités", commente René-Marc Chikli, président du Seto. "C'est un triste constat pour les pays du Maghreb et l'Egypte mais une belle démonstration de la vitalité des opérateurs".

La Thailande mieux intermédiée

Le comparatif est moins parlant en long-courrier, l'impact géoplotique et sécuritaire étant moindre. Il illustre cependant des tendances de fond. Ainsi la perte de vitesse de la République dominicaine. Les TO y ont réduit les capacités pour mieux maitriser leurs marges et contrôlent donc moins la destination.

Les Antilles françaises ont décroché en une seule année, passant de 17% de parts de marché chez les TO en 2014-2015 à 9,8% l'hiver dernier après une décennie de relative stabilité. De même, les voyagistes résistent sur l'île Maurice mais ne progressent pas, autour de 10% depuis deux hivers.

La meilleure performance est celle de la Thaïlande, une destination où les voyagistes n'ont pas hésité à ouvrir des clubs ce qui a séduit des voyageurs habituellement enclins à réserver en direct. De même Cuba, de plus en plus demandée, et programmée, gagne du terrain chez les TO.

Des hivers de plus en plus long-courrier

Autre enseignement du baromètre semestriel du Seto, la répartition des parts de marché par zone géographique : en 11 ans, le long-courrier n'a cessé de gagner du terrain pendant la saison d'hiver, à 8 points de plus en 2015-2016. Une bonne nouvelle pour la recette unitaire moyenne et le volume d'affaires des voyagistes.

 

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