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Thomas Cook signe une paix armée avec ses fournisseurs

Après l’émoi provoqué fin août par Thomas Cook et son coup de force, le réseau et ses fournisseurs semblent avoir (re)trouvé un terrain d’entente. Remboursements et renégociations à la clé.

«Je te rembourse et on discute », « On négocie ou je t’assigne en justice », à moins que ce soit « Rembourse-moi sinon tout est fini entre nous ! »… Quelle que soit la forme qu’aie pris le dialogue entre Thomas Cook France et chacun de ses fournisseurs, un mois et demi après le scandale provoqué par le prélèvement du 22 août, le soufflé semble, un peu, retombé. De part et d’autres, on est au moins unanime sur un point : pas question de s’épancher sur le sujet « qui relève de la sphère privée des relations commerciales » répètent le service de communication de Thomas Cook France comme les voyagistes concernés que nous avons essayé de joindre. Dont acte, on n’en saura pas plus sur les petits arrangements entre amis. Juste que Thomas Cook a finalement remboursé la plupart des fournisseurs qu’il avait prélevé, hors contrat, fin août « pour surcoût de commercialisation ».

PRESQUE TOUS PASSERONT PAR LA TABLE DES RENÉGOCIATIONS

Depuis le 4 octobre, les versements se sont étalés. Fram ferait partie du lot tout comme Look Voyages et Vacances Transat (lequel avait été prélevé alors même qu’il n’est plus référencé). Donatello a pour sa part récupéré son argent le 10 octobre. « Nous les avions assignés en justice et l’audience était fixée au 20 octobre », témoigne Antonio d’Apote, président du voyagiste, satisfait de ce dénouement. La manière forte et courageuse, encouragée par le Ceto et son président, aurait donc fait plier Thomas Cook.

Le 8 septembre dans un communiqué sans langue de bois, l’association de tour-opérateurs avait ouvertement condamné la méthode Thomas Cook, véritable « atteinte au métier du tour-operating ». Le « voleur » se serait « repenti », comme l’analyse avec humour un patron de TO et tout serait bien qui finit bien. Sauf que l’histoire ne fait sans doute que commencer et bien malin qui pourrait dire qui est, dans ce nouveau scénario, gagnant ou perdant. « Le mutisme général laisse penser que chacun y trouve son compte » lance un observateur averti. Certes, les voyagistes qui sont montés au front ont eu gain de cause et fait passer le message fort qu’ils n’avaient pas l’intention de se laisser faire. Mais au bout du bout, Thomas Cook a vraisemblablement obtenu ce qu’il souhaitait en mettant ainsi la pression : une renégociation des contrats à laquelle de nombreux fournisseurs vont finalement se plier. Pas Patrice Caradec, directeur de Transat France, qui était prêt à la rupture et en revient donc au statu quo antérieur sans passage par la table des négociations. « L’affaire est réglée. Nous restons vigilants », commente-t-il sobrement quand d’autres de ses confrères concèdent que les contrats vont être remis à plat. « Pas forcément une mauvaise chose » juge l’un d’eux. La plupart datent d’Havas Voyages et de l’époque de Christophe Charpentier. Il y a donc matière à dépoussiérer et à solder, des vieux litiges aux arriérés de retro-commissions restés en suspens. « La méthode qu’a utilisée Thomas Cook reste inacceptable mais nous allons rediscuter en bonne intelligence, sans logique d’agressivité ni de menace juridique » explique un TO. Tout ça pour ça ? Fallait-il passer par ce traumatisme du prélèvement indu pour en arriver là ? « C’est la dure loi des affaires et le principe de la renégociation en période de crise qui est monnaie courante », analyse René-Marc Chikli, président du Ceto qui veut élever le débat. « Dans un secteur du tourisme désormais soumis à la loi des grands groupes, il va falloir s’habituer à cette pression ».

BIEN MALIN QUI POURRAIT DIRE QUI EST, DANS CE NOUVEAU SCÉNARIO, GAGNANT OU PERDANT.

La menace de saisir le juge a porté ses fruits.

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