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Thomas Cook France : vers une nouvelle restructuration

Nicolas Delord n'emploie pas directement le terme de PSE, mais nous confirme que les discussions en vue d’une restructuration ont bel et bien commencé.

 

"Nous venons d’ouvrir des négociations avec les instances du personnel en vue d’une opération de restructuration, pour un retour vers une meilleure profitabilité ", reconnait Nicolas Delord, président de Thomas Cook France. Faut-il en déduire qu'un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est programmé ? "Rien n’est fait. Il est prématuré de parler d’un PSE. Nous venons de démarrer les discussions, et nous ne ferons pas davantage de commentaires. Seules les IRP (Instances Représentatives du Personnel, NDLR) et la direction sont habilitées à communiquer sur le sujet. Et jusqu’à présent, rien n’a été entrepris en ce sens, ni d’un côté, ni de l’autre".

Selon nos informations, à ce stade, une cinquantaine de postes seraient concernés.

Sortir les comptes du rouge

La restructuration de Thomas Cook France se poursuit depuis plusieurs années, avec un premier PSE en 2013 (171 postes touchés) et un deuxième en 2014 (67 postes). Il s’agirait donc d’un troisième PSE, afin de poursuivre le redressement des comptes. A l’issue de l’exercice 2015/2016, la filiale française a réduit sa perte, de l'ordre "de 5 à 8 millions de livres" (5,8M€ à 9,4M€), contre 18M€ un an plus tôt. Une belle performance, compte tenu du contexte géopolitique, mais pas suffisante.

"Nous devons capitaliser sur les bons résultats enregistrés cette année dans un contexte difficile. Le retour à l’équilibre, nous le voulons le plus rapidement possible, idéalement en 2018. Ce qui passera par la hausse de notre chiffre d’affaires comme de notre part de marché, et la baisse des coûts, qui comprennent les frais généraux, les coûts d’exploitation, les coûts de personnels… Une éventuelle réduction des effectifs n’est qu’un élément de réponse parmi d’autres".

Cessation de paiement de Boiloris, et après ?

Un autre dossier occupe le quotidien du groupe : les conséquences de la déclaration de cessation de paiement de Boiloris, le 26 décembre. Thomas Cook France est l’un des deux TO auxquels l’APST a donné mandat pour gérer les 1000 dossiers en souffrance, pour environ 2600 à 2800 clients. La très grande majorité concernait des clients du voyagiste maison Jet tours, qui ont payé a minima des acomptes à Boiloris, lequel n'a souvent pas réglé le TO en retour. En outre, Thomas Cook France a garanti les ventes réalisées par le mini-réseau auprès de fournisseurs tiers : "Notre centrale de paiement a réglé les séjours sans contrepartie de la part de Boiloris, pour les voyages allant jusqu’à J+5 à compter du 15 décembre", date du déréférencement.

Nicolas Delord en profite pour faire une mise au point suite aux déclarations de Didier Munin, patron du réseau : "Non, Thomas Cook France n’a pas tiré une balle dans la tête de Boiloris".

Un sinistre de "plusieurs millions d’euros"

"C’est un très gros sinistre pour toute la profession, qui se chiffre en millions d’euros" au global, et pour Jet tours aussi en particulier", poursuit-il. Cette défaillance risque-t-elle de peser sur les comptes 2017 de Thomas Cook France ? Pas forcément, répond son patron, puisque le groupe espère obtenir des dédommagements auprès de son assureur, auprès duquel il a justement déclaré le sinistre.

S’agissant de l’intérêt éventuel du groupe vis-à-vis des agences du mini-réseau défaillant, via le tribunal de commerce, Nicolas Delord ne se prononce pas. "Ce qui m’importe en premier lieu, c’est ce qu’il va advenir de la très conséquente dette que nous laisse Boiloris", ajoute-t-il, sans en préciser le montant.

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