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Terrorisme et tourisme : ce qui nous attend

Comment appréhender la menace terroriste en tant que professionnel du tourisme ? Peut-on rassurer les voyageurs ? Les réponses d'Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement.

Le terrorisme est là pour durer. "Nous allons faire face à une poursuite aléatoire des attentats, a lâché Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, lors de Net managers’now, organisé à La Plagne du 11 au 14 janvier. Nous n’avons atteint le point d’inflexion, et donc de déclin. Mais pour autant, je suis optimiste par rapport à la menace terroriste", a insisté Eric Denécé, chiffres à l’appui.

Les zones sensibles

Hors d’Europe, les zones qu’il estime les plus dangereuses sont les pays arabo-musulmans – hormis des exceptions comme l’Iran. Prises d’otages, assassinats, enlèvements, sites touristiques comme cibles privilégiées constituent les principaux modes opératoires. "Les terroristes recherchent une forte concentration d’Européens, pour attirer les médias, et sont profondément choqués par des femmes en bikini sur les plages. Paradoxalement, c’est plus dangereux d’être dans un club de vacances à Hurghada, que de se balader seul au Caire". Voyager en individuel représente moins de risques qu’en groupe.

En Europe, les cibles majeures identifiées sont la France et la Belgique. Suivent l’Allemagne et le Royaume-Uni, loin devant les autres pays du Vieux Continent.

L’impact du terrorisme

Quel est l’impact réel du terrorisme ? "C’est un phénomène totalement marginal, mais qui occupe une place disproportionnée dans les médias. Les terroristes ne commettent pas plus d'attentats parce qu'il s'agit d'amateurs, qui viennent souvent de nos banlieues", accuse Eric Denécé, soulignant aussi que la lutte à leur encontre se développe.

Eric Denécé, à Net managers'now

 

Depuis le 11 septembre 2001, soit sur une période de 15 ans, 335 victimes françaises du terrorisme sont à déplorer. "C’est horrible. Pour autant, ces 22 victimes du terrorisme par an, en moyenne, représentent moins de 0,9% du nombre total de morts violentes dans notre pays" (23 941 en 2013, hors accidents d’avion).

Au demeurant, les attentats ont un puissant impact psychologique, générant la peur de l’autre et de certaines destinations. Au moins deux raisons l’expliqueraient : "Les médias (qui tournent en boucle sur les attentats, NDLR) sont les alliés objectifs des terroristes. Nous sommes beaucoup plus désinformés qu’avant l’avènement d’Internet. Et nous sommes dans une société surprotégée, où les gens n’ont plus l’habitude de la violence".

La France, plus dangereuse que l’étranger

L’analyse des chiffres montre par ailleurs que les ressortissants français sont encore moins en sécurité dans leur propre pays. Sur 15 ans (de 2001 à 2016), 89 victimes françaises sont mortes dans 22 pays étrangers (27%), contre 246 en France (73%). "Les voyageurs ont trois fois moins de risques de décéder du terrorisme à l’étranger qu'en France". "Oui, mais, c’est difficilement audible de la part de gens qui partent en vacances, a réagi Alain Capestan, directeur général de Voyageurs du Monde. Nous ne sommes pas crédibles puisque nous voulons envoyer des gens à l’étranger".

S’agissant des conseils du Quai d’Orsay, ils ne sont pas toujours convaincants. "Les recommandations sont souvent liées à des considérations diplomatiques, a ajouté Alain Capestan. Vous n’aurez jamais d’interdictions de la Tunisie ou du Maroc suite à un attentat, alors que l’Indonésie peut être interdite en 48 heures".

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