SPNL : La stratégie d’Air France n’est pas claire
Le syndicat de pilotes attend des réponses de la direction concernant la réorganisation du moyen-courrier, et notamment sur le rôle de Transavia.
Pour le SNPL Air France Alpa, la stratégie d’Air France sur le moyen-courrier n’est "pas claire". Le syndicat de pilotes, majoritaire avec 71% des voix, s’interroge sur la question du développement de Transavia et de Hop !.
D’après certaines sources, Air France, malgré le plan Transform 2015 et le plan de départs volontaires annoncé à la rentrée (1800 départs pour le personnel au sol) ne sera pas compétitif sur son réseau moyen-courrier. "On sait bien que le point à point d’Air France n’est pas appelé à un grand avenir, ses coûts sont hors marché", explique-t-on. Mais il est indispensable de maintenir ce réseau pour alimenter le hub de Roissy-CDG.
Externalisation des activités au sol
La seule solution serait donc d’aller plus loin dans l’externalisation des activités au sol et de remplacer une grande partie des vols moyen-courrier exploités par Air France par des vols exploités par Transavia ou encore Hop !.
Mais pour le SPNL, le plan de développement de Transavia, tel qu’il a été présenté, n’est pas à la hauteur des enjeux. Bernard Pédamon, administrateur représentant des pilotes actionnaires d’Air France-KLM, précisait dans une lettre interne les conditions qui permettraient de faire de Transavia "une compagnie réellement capable de concurrencer easyJet ou Ryanair partout en Europe".
Selon lui, la compagnie devra conserver des coûts assez bas (actuellement autour de 5cts d’euros au siège/kilomètre offert, comparable à ceux d’easyJet et Vueling) tout en transformant son modèle pour toucher une clientèle affaires et loisirs en B2C. Outre la question de la marque Transavia, très peu connue en Europe, cette transformation nécessiterait de revoir la politique commerciale et marketing, notamment en apposant le code AF sur les vols de la filiale, en l’incluant dans le programme de fidélité Flying Blue, et en augmentant sa présence sur les GDS.
Combien d'appareils pour Transavia ?
Autre défi, celui de la taille de Transavia. La direction souhaite passer de 11 à 26 avions en France d’ici à l’été 2016 (en plus des 30 appareils de Transavia Holland). Mais en face, IAG a un plan de développement ambitieux pour sa filiale Vueling, qui va passer de 70 à 140 appareils, au minimum. Et Lufthansa a décidé de transférer tout son réseau moyen-courrier (à l’exception des vols touchant les hubs de Francfort et Munich) à la nouvelle Germanwings, qui doit atteindre 90 appareils en 2015.
Sans réponse de la part de la direction sur ces questions, le SNPL Air France Alpa, pourrait décider de faire blocage. En effet, le développement de Transavia au-delà de 14 appareils est soumis à l’accord du syndicat. Même si les négociations, en cours, ne sont pas officielles, des sources internes confirment qu’une solution devra être trouvée "rapidement".
